CEMAC : Des pays confrontés à la rareté des financements

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Obtenir des financements sur le marché des titres publics de la zone Communauté économique du marché de l’Afrique centrale (CEMAC) est devenu compliqué pour les Etats membres. 

En effet, habitués à émettre des Bons du trésor assimilables (BTA), ainsi que, des Obligations du trésor assimilables (OTA), pour financer leur Plan national de développement, certains pays de la CEMAC font, désormais, face à un désintérêt croissant des investisseurs régionaux. C’est le cas, notamment, de la Centrafrique et du Cameroun.

Sur des OTA d’une valeur de 12,5 milliards F CFA émis en février dernier, et rémunérés à 6,5% pendant une durée de 4 ans, Bangui n’aura seulement obtenu que 3,892 milliards F CFA, soit, un taux de souscription de 31%. 

Selon des experts, le pays, dont la plupart des financements provenait des bailleurs de fonds internationaux, paie les conséquences de la crise diplomatique avec les Occidentaux, dont la France. Le contexte sécuritaire du moment en RCA étant un autre facteur d’incertitude pour les investisseurs (sur notre photo, le ministre centrafricain des Finances Hervé Ndoba).

Pour le Cameroun, qui parvient souvent à aisément aller au-delà des objectifs de levée de fonds fixés, le fait d’avoir enregistré en janvier un taux de souscription de 84,3% suscite beaucoup d’inquiétudes au niveau du ministère des Finances. La faute, semble-t-il, revenant à l’exigence des partenaires de la Zone CEMAC pour des taux plus attractifs, comme ceux pratiqués par d’autres Etats, tels que le Tchad, le Congo et le Gabon. 

Alors que Yaoundé proposait en début d’année une rémunération de 4,3% sur ses BTA, Libreville en offrait 5,63%, contre 6.95% pour N’Djamena et 7,1% pour Brazzaville. Le coût moyen pour des titres identiques étant de 5,39% dans la sous-région.

La BEAC a annoncé devoir se pencher sur la pratique, visiblement nouvelle, de ces niveaux élevés de taux d’intérêt afin de s’assurer qu’aucun Etat membre ne souffre d’une quelconque concurrence déloyale.

Paul Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC) 

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