TURQUIE/AFRIQUE : Le président Recep Tayyip Erdogan en quête d’influence et d’opportunités

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Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a entamé, lundi, 26 février, en Algérie, une nouvelle tournée en Afrique, qui doit le mener, ensuite, dans trois autres pays (Mauritanie, Sénégal et Mali) où Ankara s’efforce, depuis plusieurs années, d’accroître son influence et des opportunités d’affaires, en tant que pays émergent. A un moment où l’islamisme gagne du terrain dans le Sahel, le responsable mondial des Frères musulmans ne manquera pas d’aborder cette question, notamment, en Mauritanie et au Mali, qui sont deux pays, qui en souffrent, d’où la constitution, avec l’aide de la France, de la Force militaire du G5 Sahel dont l’objectif est de combattre son expansion.

Le chef de l’Etat turc a, donc, atterri, lundi soir, à Alger, première étape de ce voyage qu’il a qualifié d' »historique » et qui doit le mener jusqu’à vendredi en Mauritanie, au Sénégal, puis, au Mali.

« L’Algérie est l’un de nos plus importants partenaires commerciaux dans la région (…). Nous voulons renforcer nos relations sur les plans militaire, sécuritaire et culturel », a déclaré le président turc, lors d’une conférence de presse, à Istanbul, avant de prendre l’avion.

Accompagné de plusieurs ministres et d’hommes d’affaires (comme à chaque fois quand il se rend en Afrique), Recep Tayyip Erdogan (sur notre photo avec sa femme lors de son arrivée le 26 février soir à Alger) a indiqué qu’il s’entretiendrait avec les dirigeants algériens des relations entre les deux pays, notamment, sur le plan de l’énergie, ainsi que, de questions régionales.

Le président turc dont c’est la troisième visite en Algérie depuis son arrivée au pouvoir en 2003, rencontrera, notamment, le président, Abdelaziz Bouteflika, âgé de 80 ans et très affaibli depuis un accident vasculaire cérébral (AVC) en 2013. Ce dernier reçoit peu de dignitaires étrangers et apparaît, rarement, en public.

Mardi, 27 février, il a ouvert un important forum réunissant hommes d’affaires algériens et turcs. 796 entreprises turques emploient plus de 28.000 personnes en Algérie. Les investissements turcs s’élèvent à plus de 3 milliards de dollars – surtout dans le textile, la pharmacie et la sidérurgie – faisant de la Turquie le premier investisseur étranger en Algérie, hors hydrocarbures. Devançant la Chine, la Turquie se présente comme un pays émergent crédible et capable de répondre aux attentes de l’Algérie en matière d’industrialisation.

Les échanges commerciaux entre les deux pays ont, par ailleurs, atteint près de 4 milliards de dollars en 2017.

Durant sa visite, le président turc doit, aussi, inaugurer la « plus grande usine de textile d’Afrique », fruit d’un partenariat algéro-turc, à Relizane (300 km à l’Ouest d’Alger).

Dans un entretien au quotidien privé algérien, Echorouk, M. Erdogan a souligné que le renforcement des relations économiques passait par la signature d’accords en cours de négociations, « le plus important étant l’accord de promotion et protection des investissements, depuis longtemps en discussion ».

Il a critiqué les barrières à l’importation mises en place par l’Algérie « qui freinent le développement des échanges commerciaux entre nos deux pays ».

M. Erdogan sera, ensuite, le premier chef d’Etat turc à se rendre en Mauritanie et au Mali.

Depuis son arrivée au pouvoir, en 2003, M. Erdogan a entrepris de renforcer les liens entre la Turquie et le continent africain, un effort qui s’est concrétisé, notamment, par la multiplication des ambassades turques et des dessertes de la compagnie Turkish Airlines.

« Avec chaque jour qui passe, nos relations avec l’Afrique se renforcent, sur les plans du tourisme, de la culture, du commerce et de l’enseignement », s’est félicité le président turc lundi.

En décembre dernier, M. Erdogan avait effectué une autre tournée africaine, se rendant au Tchad, en Tunisie et au Soudan. Trois autres pays musulmans.

En parallèle du renforcement des liens diplomatiques et économiques avec les pays africains, M. Erdogan s’efforce de combattre l’influence qu’y a bâtie le prédicateur turc, Fethullah Gülen, bête noire d’Ankara qui l’accuse d’avoir fomenté le putsch manqué en 2016.

Mr Gülen, qui nie toute implication dans le coup d’état manqué, a ouvert plusieurs écoles sur le continent africain. Nombre de ces établissements ont été fermés, depuis un an et demi, à la demande d’Ankara. C’est, notamment, le cas au Mali où le président turc va effectuer une visite officielle.

Avec AFP

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