ZAMBIE : Etalage de l’impuissance de l’Amérique (devant la dette du pays)

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Un petit tour, puis, s’en va. La tournée africaine de la vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris, a pris fin en Zambie où elle a étalé l’impuissance de l’Amérique à aider la Zambie à faire face à sa grosse dette en proposant des solutions concrètes, comme les autorités de ce pays l’y attendaient. Son voyage, en somme, s’est résumé à un simple appel lancé aux créanciers internationaux pour résoudre le problème d’endettement dans lequel la Zambie s’est embourbée et qui handicape, sérieusement, son développement. On se rend donc compte que les Etats-Unis n’ont plus les moyens de leur politique en Afrique (comme la France et les autres pays européens qui se bornent à critiquer la Chine), ce qui peut expliquer qu’un président comme Donald Trump, voyant qu’il n’y avait rien à faire pour ce continent, se limitait à l’insulter en le qualifiant de continent « de merde ». Au moins, avec lui, personne ne pouvait imaginer que c’était parce que les Etats-Unis, financièrement, étaient inaptes à faire face aux problèmes économiques du continent. C’est l’administration Biden, qui le montre, clairement, les Chinois et les Russes les ayant fait sortir de leur mensonge, en multipliant des investissements en Afrique. Pour éviter les qu’en dira-t-on, les Etats-Unis essaient de montrer leur intérêt pour l’Afrique, mais, sans rien financer car eux-mêmes sont truffés de dettes et, donc, incapables de faire face aux besoins des pays africains, ce qui n’est pas le cas d’un pays comme la Chine, qui va même jusqu’à financer leur gros déficit par l’achat de leurs bons de trésor.

Alors qu’on attendait qu’elle propose une solution concrète, la vice-présidente, Kamala Harris, s’est bornée à réitérer, vendredi, 31 mars, son appel à une « finalisation rapide » de la restructuration de la dette colossale de la Zambie.

A court de moyens financiers, les Etats-Unis se limitent à faire pression pour que les créanciers dont la Chine, allègent la dette extérieure du pays estimée à 17,3 milliards de dollars. La Zambie est tombée en défaut de paiement en 2020 en pleine pandémie de Covid.

« Nous continuerons à plaider en faveur d’une finalisation rapide du traitement de la dette de la Zambie et sa restructuration », a assuré madame la vice-présidente, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une rencontre avec le président zambien, Hakainde Hichilema, à Lusaka. Rien donc à mettre sous la dent. Que des paroles ! Du coup, on se pose la question de savoir pourquoi avoir programmé un tel voyage les mains vides ? Elle aurait pu lancer le même appel en restant dans son bureau à Washington. Pourquoi ce déplacement qui enlève du crédit aux Etats-Unis ?

« La communauté internationale doit aider des pays tels que la Zambie à reprendre pied. Je vais donc réitérer l’appel lancé de nombreuses fois à tous les créanciers bilatéraux pour qu’ils procèdent à une réduction significative de la dette ».

La visite de Mme Harris intervient quelques mois après celle de la secrétaire au Trésor américain, Janet Yellen. Les Etats-Unis cherchent à affirmer leur présence sur le continent riche en ressources face aux investissements chinois. Mais, les ressources manquent pour concurrencer la Chine qui ne cesse de prendre de l’avance sur eux en Afrique.

Les Etats-Unis accusent la Chine, principal créancier de nombreux pays africains, de traîner les pieds depuis que Lusaka a demandé une aide dans le cadre d’un mécanisme du G20 pour la restructuration de la dette des Etats les plus pauvres.

Kamala Harris, première femme et première personne de couleur élue à la vice-présidence américaine, est arrivée, vendredi, 31 mars, à Lusaka, après s’être rendue en Tanzanie et au Ghana.

Elle s’était, déjà, rendue en Zambie dans sa jeunesse pour rendre visite à son grand-père maternel qui y travaillait. A Lusaka, elle s’est arrêtée, brièvement, à l’endroit où il avait vécu dans les années 1960. « Mon grand-père était une de mes personnes préférées », a déclaré aux journalistes celle qui était l’aînée de ses petits-enfants.

Voilà au moins un bon motif pour son voyage en Zambie. Car en dehors de cette excursion dans l’ancien logement familial, ce voyage n’a, strictement, servi à rien au Zambien lambda.

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