Le président français sera bien à Yaoundé les 25 et 26 juillet dans le cadre d’une diplomatie économique où la France est largement distancée par la Chine. En 30 ans, la France est passée de 40% des parts de marché à seulement 10% et sur dix méga-projets structurants, la Chine en finance quasiment neuf. Le Cameroun a tour à tour été négligé par Nicolas Sarkozy (qui n’y avait jamais mis les pieds) et François Hollande qui y avait effectué un saut de six heures, en pleine nuit, en provenance de Luanda où il avait effectué une visite officielle. C’est pendant cette visite, en juillet 2015, que répondant à un journaliste de France 2 sur sa durée au pouvoir, Paul Biya avait répondu : « Ne dure pas au pouvoir qui veut mais qui peut ». François Hollande était juste à côté de lui. Lui qui plus tard, ne fut même pas capable de défendre son bilan en 2017. Le président Macron poussé par les lobbys (l’ancien banquier ne sait faire que ça) arrive dans un pays où on n’aime plus la France à cause de ses dirigeants politiques et de ses opérateurs économiques. Généralement, civilisé et courtois, le président camerounais le recevra poliment. Sans plus. Bien que le jeune président aime volontiers le dénigrer en public dans des salons et autres foras. La politique camerounaise n’est en rien influencée par la France qui a, grossièrement, soutenu l’opposant Maurice Kamto (sans se cacher) à la présidentielle d’octobre 2018. En 2025, si Paul Biya ne rempile pas avec à ses côtés un vice-président (après la modification prochaine de la constitution), les Camerounais s’offriront un président de la République loin des cercles d’influence française. La francophonie n’est plus ce qu’elle était sous François Mitterrand et Jacques Chirac, pour aider Paris dans un quelconque positionnement. Les Français ont eux-mêmes tué cette institution en mettant à sa tête l’Egyptien Boutros Boutros Ghali qui passait mal en Afrique. Pour améliorer les choses, il faudra bien que le président français se décide à sortir son pays de la zone franc et à fermer ses bases militaires présentes sur le continent. Quand ce sera fait, la France pourra, en ce moment, entreprendre l’amélioration de son image sur le continent. Et on l’y aidera avec efficacité. Pour le moment, on dit bon voyage à Monsieur le Président Macron. Mais, qu’il ne s’étonne pas s’il fait l’objet de quelques sifflets dans la rue. Car les Camerounais sont mécontents de lui.
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