MACRON EN ALGERIE : Le président français ferme la porte à la repentance avant même de créer sa fameuse Commission

Un mal français : la peur de regarder en face le sale passé de la France dans ses anciennes colonies. Même les alliés allemands que la France copie presqu’en tout, ont, par exemple, demandé pardon à la Namibie et alloué près de 2 milliards d’euros pour financer les réparations. En France, Macron dit « je n’étais pas encore né » quand il n’envoie pas son interlocuteur balader avec des expressions du genre « regardons plutôt devant ». Et le passé Mr le président surtout quand cette histoire vous accable. Au Cameroun, par exemple, la colonisation française a tué directement ou non entre 400.000 et 1.000.000 de personnes selon les auteurs français. C’est plus qu’un génocide que Paris aurait voulu classer. Niet, ont répondu les Camerounais. Lors de sa visite, à Yaoundé, en juillet dernier, Emmanuel Macron et Paul Biya ont, eux aussi, annoncé la création d’une Commission franco-camerounaise pour fouiller dans les archives. Les Camerounais sont sceptiques car lors de son voyage de six heures, à Yaoundé, le 3 juillet 2015, François Hollande avait promis exactement la création de la même Commission. Mais, rien ne s’est produit. Les Français non seulement ont honte de ce qu’ils ont fait dans les colonies, mais ils refusent d’en parler. Quand l’un des leurs en parle, les dénonce, ils le lynchent en série. C’est le cas du général, Paul Aussaresses, un ancien parachutiste qui avait sérieusement torturé en Algérie et l’a raconté dans un livre célèbre qui a fait scandale : « Je n’ai pas tout dit : Ultimes révélations au service de la France » Editions du Rocher, Paris 2008. Même s’il avait la volonté, Emmanuel Macron n’a pas le poids politique nécessaire (dans une Assemblée nationale menacée de dissolution) pour prendre des initiatives qui soient capables de répondre aux attentes des Algériens. Voilà pourquoi Commission ou Non-Commission, la France et l’Algérie continueront à tourner en rond.

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