FRANCE-GUINEE EQUATORIALE : Rencontre entre Emmanuel Macron et Teodoro Obiang Nguema Mbasogo à Libreville

Depuis la fameuse décision de la justice française, qui avait ordonné l’expulsion de la Guinée équatoriale de son immeuble de l’avenue Foch à Paris (qui abrite son ambassade, son consulat et plusieurs autres services officiels de l’Etat), décision que la partie équato-guinéenne conteste avec la dernière énergie d’autant plus qu’il s’agit d’un local diplomatique (donc un morceau du territoire équato-guinéen), les observateurs sont d’avis que ce problème ne peut se régler que de façon politique. Après plusieurs occasions manquées, les deux chefs d’Etat présents au Sommet sur la Forêt à Libreville, ont, donc, pu se voir, jeudi, 2 mars, pendant trois quarts d’heure. Ambiance cordiale et décontractée mais chaque président a maintenu ses positions. Le président français s’est réfugié derrière le fait qu’il ne pouvait rien faire contre une décision de justice alors que son homologue équato-guinéen lui a démontré que la France n’a jamais respecté les textes qui régissent la coopération entre les deux pays, ni accepté les recours prévus en cas de conflit (notamment l’arbitrage), ce qui est le cas aujourd’hui. Dans cette affaire, la France dont le président commence à parcourir le continent africain pour améliorer son image, pense-t-on, ne peut continuer de se comporter comme avant, dans des affaires qui l’enfoncent encore plus dans l’opinion africaine, comme le fait de se saisir et de s’octroyer (de force) un immeuble qui appartient à un Etat étranger, sous le fallacieux prétexte que c’est un « bien mal acquis ». Le vice-président équato-guinéen, Teodoro Nguema Obiang Mangue, avait, l’année dernière, averti que si la France passait à l’acte en arrachant ce bien qui appartient à l’Etat de Guinée équatoriale, tous les biens des multinationales françaises dans son pays seraient nationalisés (la Guinée équatoriale, elle, n’a aucun autre bien en France) tandis que l’ambassadeur de France se retrouverait sur le premier vol d’Air France pour Roissy Charles de Gaulle. Voilà où on en est. Avec l’arrivée au Quai d’Orsay d’une nouvelle ministre, Catherine Colonna, qui, en tant que chiraquienne, a une meilleure appréciation des relations franco-africaines que son prédécesseur, on souhaite que ce problème trouve une solution politique. Souhaitons que la rencontre à Libreville entre les deux présidents, soit une nouvelle occasion pour développer de nouvelles et bonnes relations entre les deux pays. D’autant plus que la Guinée équatoriale, très riche en pétrole et en gaz, est courtisée (le mot est faible) par la Chine, la Russie et le Brésil depuis le retour de Lula au pouvoir. Comme quoi, Malabo est une jolie fille à qui plusieurs prétendants font les yeux doux.

×
×

Panier