MALI-OUGANDA : L’ex-guérillero Museveni bientôt au secours du colonel-président Goïta ?

Camarade de maquis, Yoweri Museveni, est resté un anti-colonialiste primaire. Il ne changera jamais. C’est pourquoi il vient d’envoyer son ministre de la Défense, Vincent Bamalangachi, à Bamako, pour évaluer les besoins de la future coopération militaire qui va s’établir entre le Mali et l’Ouganda. L’ex-guérillero va faire au Mali ce que son homologue rwandais, Paul Kagame, fait en Centrafrique, aux côtés des soldats russes de la société, Wagner. Les tâches sont partagées et personne ne dit du mal ni en Afrique ni dans les pays occidentaux de la présence des soldats rwandais aux côtés des soldats centrafricains, qui sont dans ce pays, à la demande du président, Faustin Archange Touadéra. Au Mali, l’Ouganda se positionnera de la même manière, dans le cadre de la coopération afro-africaine dont rêvent les panafricanistes. A Bamako, après avoir rendu visite au président-colonel, Assimi Goïta, à qui il a remis un message de soutien de son homologue, Yoweri Museveni, Vincent Bamalangachi s’est longuement entretenu avec son vis-à-vis malien, le colonel, Sadio Camara. Ils ont pu parler formation militaire, matériel et coopération en matière de troupes pour apporter un soutien direct à l’effort fait sur place par les Russes, l’armée malienne et la MINUSMA dont on se méfie de plus en plus depuis le départ forcé des Français de Barkhane. L’Ouganda a les mains libres pour établir une coopération militaire décomplexée avec le Mali, tout comme le Rwanda a eu les mains libres pour coopérer militairement avec le Centrafrique. Le point commun à ces deux pays, c’est la qualité de leur armée : Museveni et Kagamé avaient chassé Mobutu du pouvoir en mai 1997 pour installer Laurent Désiré Kabila. D’autre part, l’Ouganda et le Rwanda ne sont pas membres de la zone franc, cette alliance monétaire coloniale qui fait plus de mal que du bien et dont les Africains ne veulent plus. Autrement dit, le mécontentement de la France ne peut nullement influencer ni l’ex-guérillero ni le général.

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