MALI-UNION AFRICAINE : Macky Sall à Bamako pour rencontrer le colonel-président de la transition

Comme il l’avait promis, le président du Sénégal et en exercice de l’Union africaine, Macky Sall, s’est bien rendu, ce lundi, 15 août, à Bamako, où le colonel-président et patron des lieux, Assimi Goïta, est, personnellement, venu l’attendre à l’aéroport. Avec son pistolet à la hanche qui gonflait son treillis militaire. Ne sait-on jamais ! Macky Sall a vanté le Mali comme « pays pivot » de l’Afrique de l’Ouest qui partage une longue frontière avec le Sénégal, et à qui il souhaite un retour rapide à la normalité. Mais, on a noté qu’il n’a pas embrassé le président malien qui ne s’attendait pas à ce que son ainé lui tende la main. Mais bon ! Macky Sall est venu dans le cadre d’une visite de « solidarité » et « d’amitié » de quelques heures, trois jours après que le Mali ait décidé d’inculper les 49 soldats ivoiriens pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Autrement dit, le président de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, les aurait envoyés au Mali pour y faire un coup d’état militaire. Pour les libérer, le colonel-président qui sait que Ouattara ne le porte pas dans son coeur et qu’il avait oeuvré à son éviction du pouvoir, a exigé qu’il demande des excuses publiques au Mali pour cette histoire des 49 soldats. Une suprême humiliation pour le président de Côte d’Ivoire, qui a répondu immédiatement NIET à une telle requête. Reste que la raideur des deux camps complique la médiation du « jeune doyen », Faure Gnassingbé, qui entretient d’excellentes relations avec les deux chefs d’Etat. Faure est un intime d’Alassane Ouattara (c’est connu dans la sous-région) tandis que contrairement à Macky Sall, lui n’hésite pas à embrasser le colonel-président, Assimi Goïta, quand ils se voient, ce qui montre qu’il le considère (malgré ses deux coups d’état) comme un dirigeant fréquentable avec lequel on peut discuter. C’est d’ailleurs la mission dévolue au professeur, Robert Dussey, qui est en contact quasi-permanent avec son homologue malien, Abdoulaye Diop. La médiation togolaise est en action et comme la diplomatie n’aime pas le bruit, on n’en saura pas plus maintenant.