Le dernier dirigeant de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), Mikhaïl Gorbatchev, est mort, mardi, 30 août, à l’âge de 91 ans, en Russie, selon l’hôpital clinique central (TSKB), où il était interné. Son épouse, Raissa Gorbatcheva, décéda bien avant lui, le 20 septembre 1999. Les gros tirages de la presse occidentale s’arrachaient Raissa pour leur « Une ». C’est juste pour montrer comment ce couple venu de nulle part, liquida à moindres frais, la révolution soviétique au profit d’une perestroïka sans queue ni tête dont personne ne parle plus aujourd’hui chez ses amis occidentaux qui lui déroulait, hier, le tapis rouge partout. A titre de comparaison, peut-on imaginer la première dame russe (qu’on ne connaît même pas) faire les Unes de couverture de la grande presse occidentale ? Personne ne les achèterait. « Aujourd’hui dans la soirée (mardi), après une longue maladie grave, Mikhaïl Sergueïevitch Gorbatchev est décédé », a, sobrement, déclaré l’hôpital, dépendant de la présidence russe. Cet homme, n’ayons pas peur des mots, fut une calamité pour le tiers-monde, avec sa décision de liquider l’idéologie communiste alors qu’on était en pleine guerre froide. Ce qu’on ne dit pas assez, c’est qu’à plusieurs reprises, il chercha à revenir au devant de la scène, mais, les sondages ne lui accordaient guère plus de 1% à chaque fois, ce qui montrait son niveau de popularité en Russie. La fin de la politique des Blocs et la victoire de l’Occident sur l’Est, furent fatales aux pays africains. Il n’y avait plus guère de choix : il fallait s’aligner sur les vainqueurs occidentaux qui en ont usé et abusé jusqu’à la résurrection de la Russie avec à sa tête un certain Vladimir Poutine, qui réussit, aujourd’hui, à faire, à nouveau, peur à l’OTAN ainsi qu’à son principal soutien, les Etats-Unis d’Amérique. Alors qu’on se moquait de la Russie dans les cercles occidentaux à cause de Gorbatchev, aujourd’hui, la seule évocation du nom de Poutine jette un froid dans les discussions. Du coup, en Afrique, les voies de la véritable indépendance commencent à émerger avec, par exemple, le Non des Centrafricains et des Maliens à la France. Non seulement les dirigeants de ces deux pays narguent, impunément, le président français, mais, ils se savent intouchables car protégés par Moscou. Voilà pourquoi en Afrique, personne ne pleure Gorbatchev.
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