Guy Nzouba Ndama, l’ancien président de l’Assemblée nationale du Gabon, sous le patriarche et son successeur jusqu’en 2016, après qu’il eût pensé qu’il pouvait devenir calife à la place du calife, est loin d’avoir abdiqué. Après avoir essayé Jean Ping en 2016 avec les résultats qu’on sait et Cam la classe (Casimir Oyé Mba) ayant involontairement débarrassé le plancher, la place reste libre, aujourd’hui, pour celui qui démissionna de l’Assemblée en 2016, trois mois avant la présidentielle, convaincu qu’il serait le prochain chef de l’Etat. Les Gabonais doivent savoir que leur ancien beau-père, Denis Sassou-Nguesso, est toujours à la manoeuvre, comme en 2016. Comme en 2009, aussi, quand il tenta, vainement, de convaincre le nouveau président, Ali Bongo Ondimba, parti faire un tour chez lui à Brazzaville de se séparer d’Afrique Education dont le patron était un élément dangereux pour la pérennité de l’amitié gabono-congolaise. Le nouveau président gabonais fut très (très) surpris de cette méchanceté à la Sassou-Nguesso. De retour à Libreville, il appela dare dare son proche d’entre les plus proches, Germain Ngoyo Moussavou, pour en savoir plus. Bref, la tactique de Sassou a toujours consisté à couper ses homologues de leurs précieux soutiens afin qu’ils deviennent vulnérables et à sa merci. Les exemples sont nombreux. Parlant de Guy Nzouba Ndama qui croit son heure arrivée, il vient de faire un tour chez le même Sassou qui, malgré la crise ambiante (Brazzaville ne paie plus ni bourses d’études, ni pensions, ni factures d’opérateurs économiques locaux, etc), s’est permis de financer sa pré-campagne pour plus d’un milliard de F CFA. Mais comme un bleu, Nzouba Ndama s’est fait arrêter à la frontière (Kabala) alors qu’il aurait pu virer cette somme de compte à compte : cela est possible au sein des pays membres de la BEAC. Mais, comme il s’agit d’un butin criminel, les deux compères ont voulu procéder ni vu ni connu ni rien entendu. Résultat, tout le Gabon et tout le Congo-Brazzaville sont au courant. A quelque chose malheur est bon. Les partisans de la ligne ferme contre Sassou vont boire du petit lait. La mère du président qui n’a jamais cessé d’attirer l’attention de son fils sur l’ogre de Brazzaville aura encore plus d’arguments. Il en est de même pour tous ceux au sein du PDG qui pensent avec raison que leur distingué camarade, contrairement, au patriarche, ne donne aucune valeur à la communication et encore moins à la presse. Maintenant qu’il a vu que les grandes manoeuvres pour l’évincer ont d’ores et déjà commencé, tout cela soutenu par les anciens beaux parents d’Oyo, comme en 2016, va-t-il se bouger ? La présidentielle d’août 2023 s’annonce âpre, rude, et incertaine, les adversaires (et ennemis d’Ali) se préparant à développer l’argument ayant trait à son incapacité à gouverner à cause d’un AVC qui faillit avoir raison de lui, il y a quatre ans. Au PDG, certains militants soutiennent que le distingué camarade ne fait vraiment pas ce qu’il faut pour contrecarrer cet argument de bas de ceinture. Dans tous les cas, Guy Nzouba Ndama est appelé à récupérer son argent momentanément confisqué, mais aux yeux des Gabonais, il va apparaître comme un illustre amateur. De quoi s’interroger sur ses aptitudes à diriger le Gabon.

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