Deuxième de l’élection présidentielle kényane du 9 août, Raila Odinga a déposé, en ligne, un recours devant la Cour suprême contestant les résultats, a annoncé, lundi 22 août, un de ses avocats. Figure de l’opposition soutenue pour cette élection par le président sortant, Uhuru Kenyatta, Raila Odinga avait annoncé son intention de contester les résultats annoncés le 15 août par la Commission électorale (IEBC) qu’il avait qualifiés de « parodie ». Selon ces résultats, il était devancé par le vice-président sortant, William Ruto, d’environ 230 000 voix (50,49 % contre 48,85 %). Depuis 2002, toutes les élections présidentielles au Kenya ont été contestées, donnant parfois lieu à des affrontements sanglants. Agé de 77 ans, Raila Odinga, qui a été battu lors de ses quatre précédentes candidatures à la présidence, est familier de ces recours en justice, qu’il a déposés en 2013 puis 2017. En 2017, la Cour suprême avait invalidé la présidentielle en raison d' »irrégularités » et ordonné la tenue d’une nouvelle élection, une première en Afrique. En 2007, lors d’une élection elle aussi très serrée, Odinga avait également, sans aller devant la justice, refusé le résultat, ce qui avait déclenché la pire crise post-électorale de l’histoire du pays, avec plus de 1 100 morts dans des affrontements interethniques. Mais, durant la campagne électorale, les deux grands favoris à l’élection, William Ruto et Raila Odinga, s’étaient engagés à résoudre leurs éventuels différends devant la justice plutôt que dans la rue.
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