SANCTIONS CONTRE LE MALI : La CEDEAO cède devant les nombreuses pressions de l’opinion africaine

Le Sommet de la CEDEAO du 3 juillet, à Accra, n’a pas accouché d’une souris. Les décisions importantes ont été prises à l’endroit du Mali et du Burkina Faso. La CEDEAO a dû reculer, fortement, face au mécontentement de l’opinion africaine, qui appelait de plus en plus à la révolte de constater que l’extrême dureté des sanctions contre la Mali, lesquelles frappent au premier chef les populations, étaient d’inspiration française, et soutenues, sur le plan sous-régional par les présidents de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, et du Niger, Mohamed Bazoum. La France veut en découdre avec la junte malienne parce qu’elle a expulsé Barkhane sans ménagement pour insuffisance de résultats. Cela dit, la voix de la France dans le camp occidental, ne portait plus. Pour preuve, les Etats-Unis demandaient la levée des sanctions qui frappent le Mali. Face au rouleur compresseur mené par Ouattara avec Bazoum, il a fallu le courage et la détermination de la diplomatie togolaise pour faire admettre qu’une autre voie était possible. Alors que le pays était sous embargo, avec les frontières fermées, le président du Togo, n’a pas hésité à aller à Bamako, en janvier, rencontrer le colonel Assimi Goïta afin de lui demander d’arrondir les angles et d’aider les pays de bonne volonté comme le Togo et d’autres à aider le Mali. Résultat, avant le Sommet du 3 juillet, Ouattara et Bazoum étaient vraiment isolés (avec Paris) dans leur position jusqu’auboutiste. Tout est bien qui finit bien : les chefs d’Etat ont, donc, décidé une levée partielle des sanctions infligées à Bamako. Les mesures concernant la fermeture des frontières, le gel des avoirs maliens et la suspension des échanges commerciaux et financiers sont levées avec effet immédiat. De même, les ambassadeurs accrédités à Bamako et qui avaient été rappelés vont reprendre leur poste. Seules les sanctions financières ciblant la junte malienne au pouvoir sont maintenues. De même que la suspension du Mali des instances de la CEDEAO reste en vigueur. Le Mali a posé des actes rassurants ces derniers temps, notamment, la promesse de la tenue d’un scrutin pour l’élection du président de la République, le 4 février 2024, un référendum constitutionnel, le 19 mars 2023 et des élections législatives, le 29 octobre 2023. Quant au Burkina Faso, la transition prendra fin le 1er juillet 2024. Le facilitateur est l’ancien président du Niger, Mahamadou Issoufou. La Guinée a un mois pour proposer un calendrier crédible à la CEDEAO. C’est l’ancien président du Bénin, Boni Yayi, qui a été chargé de la facilitation.

×
×

Panier