TRANSPORT AERIEN : Air France (vraiment) malmenée dans le Sahel

Selon certaines estimations, la compagnie aérienne française pourrait perdre 35 milliards de F CFA (53 millions d’euros) d’ici fin décembre si elle ne reprenait pas ses vols au Mali, au Burkina Faso et au Niger où elle avait 16 vols par semaine, mais qui, tous, sont, aujourd’hui, suspendus. Air France connaît les déboires depuis son inopportune décision de supprimer unilatéralement ses vols, en août, sans concertation aucune avec les pays concernés, parce qu’elle entendait se conformer à la ligne politique de Paris. En octobre, la compagnie française avait annoncé la reprise de ses vols sur le Mali mais cette décision n’ayant pas reçu l’assentiment des autorités de Bamako, la compagnie française a dû immédiatement la revoir. Les autorités des trois pays ont fait comprendre à la France que désormais, ce serait oeil pour oeil, dent pour dent. Elles ne s’en cachent pas. Le premier ministre par intérim du Mali l’a clamé, l’année dernière, à la tribune des Nations-Unies. Autrement dit, toute décision prise par la France connaîtra la réciprocité dans les trois pays. Et pour ce qui concerne Air France, la stratégie consiste à lui montrer qu’elle n’est qu’une société commerciale installée dans les trois pays pour faire de l’argent et non pour s’immiscer dans les affaires politiques entre Paris et les trois capitales. D’où cette punition qu’Air France endure avec grande peine car les pertes se chiffrent en dizaines de milliards de F CFA. Par ces temps actuels de crise, on peut imaginer les dégâts qu’un tel manque à gagner peut causer dans la trésorerie de la société. Le chef de la diplomatie malienne, lors de sa dernière conférence de presse, a évalué à 500 millions de F CFA (750.000 euros) les recettes quotidiennes d’Air France au Mali. On peut donc dire avec des preuves à l’appui qu’au Mali, au Niger et au Burkina Faso, la colonisation (française), c’est terminé.

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