VISITE DE MACRON EN ALGERIE : Ca ne commence pas bien

Le président français, au moins, cette fois-ci, a respecté les horaires donnés par le protocole du pays d’accueil. Il a bien foulé le sol d’Alger dans l’après-midi, en plein jour, au moment où, les Algériens vaquent à leurs occupations. On se souvient que le récent voyage de trois jours (25, 26 et 27 juillet) d’Emmanuel Macron au Cameroun, s’était transformé en un voyage de 24 heures. Au lieu d’atterrir à Yaoundé dans l’après midi du 25 juillet avec tout le gouvernement camerounais qui avait prévu venir l’attendre, il est arrivé à 23 h pendant que les Yaoundéens dormaient. Un seul ministre et le premier ministre l’attendaient à l’aéroport. Alors qu’il devait quitter Yaoundé le 27 juillet dans la matinée pour se rendre à Cotonou, il est parti en catimini la veille, le 26 juillet à 21 heures, comme s’il fuyait Yaoundé. De trois jours, son voyage officiel est devenu une petite visite de 24 heures. Avec les Algériens, le président français a respecté l’heure d’arrivée. Mais les problèmes sont ailleurs. Dans ses valises, il a mis le grand rabbin de France, Haïme Korsia, ce que les Algériens trouvent comme une véritable provocation. Les relations franco-algériennes sont mauvaises (comme celles entre la France et le Cameroun), et Emmanuel Macron se rend en Algérie pour essayer de les aplanir (comme il a échoué à aplanir celles avec son homologue camerounais) en s’entretenant avec le président, Abdelmadjid Tebboune. Au programme, des discussions autour de l’économie et de la situation géopolitique au Mali. Toujours le Mali ! Macron en est malade depuis que l’armée française y a été expulsée. Il ne laisse pas le jeune gouvernement des colonels tranquille. Cette présence du grand rabbin de France a soulevé l’indignation des Algériens. En apprenant la nouvelle, Abderrazak Makri, chef du parti algérien du Mouvement de la société pour la paix, très proche des Frères musulmans, s’est, par exemple, empressé de dénoncer la présence prévue du grand rabbin qui « soutient l’entité [l’Etat d’Israël] ». Dans la foulée, un torrent d’insultes antisémites a déferlé sur les réseaux sociaux contre Haïm Korsia, mais aussi, contre une jeune journaliste d’i24 qui a eu le malheur d’évoquer ces attaques. La Maroc, à la demande de Donald Trump, a réussi à nouer de bonnes relations avec Israël. Trump n’est plus là mais la politique extérieure des Etats-Unis est un long cours qui n’a pas de couleur politique. Emmanuel Macron veut tenter (même comme le gouvernement algérien restera inflexible) de susciter un rapprochement entre l’Algérie et Israël. Gêné aux entournures, le pouvoir algérien est en train d’encaisser cette présence du rabbin mais, inutile de répéter qu’on n’est pas content. On avait vu Mitterrand à l’oeuvre quand il cherchait à faire passer une telle idée. La pilule passait sans faire trop de dégâts. Mais, avec le jeune président, c’est le contraire avec l’arrogance et l’esprit de supériorité en sus. Echec garanti de son initiative.

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