TUNISIE : Le gouvernement mobilisé pour l’emploi des jeunes

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Le gouvernement tunisien doit accélérer ses efforts en vue de la résorption du taux de chômage des jeunes. S’il peut s’estimer satisfait du démantèlement, ces derniers jours, par ses forces de sécurité d’un réseau international de trafic d’ecstasy, le fait de découvrir que la jeunesse tunisienne était la cible principale des dealers de ce stupéfiant devrait l’interpeller, à plus d’un titre. Plus d’un million de comprimés auraient été saisis pour une valeur de 11.7 millions d’euros. 

A trop s’acharner sur ses critiques et leur musellement, le président, Kaïs Saïed (notre photo), a indirectement livré le sort de ses jeunes concitoyens entre les mains des trafiquants de drogue véreux. Bien qu’historiquement la Tunisie ne produise pas de substances illicites, elle est devenue un marché pour leur écoulement. En effet, dès l’université, et parfois, même au lycée, les jeunes consomment de l’ecstasy, qui offre les avantages d’être à la fois économique et facile d’approvisionnement.

Face à ce phénomène qui nécessite surtout des solutions préventives, les autorités de Tunis sont à pied d’œuvre pour accompagner les diplômés tunisiens dans leur recherche d’emploi. Le ministère de l’Emploi compte, par exemple, introduire une législation pour pénaliser la fraude à l’embauche pour des recrutements vers l’étranger. L’objectif est de décourager les pratiques pouvant pousser les jeunes actifs, ayant résisté à l’immigration illégale, de ne pas y tomber.

Jusqu’ici, les entreprises indexées pour ce genre d’activités n’encouraient que des sanctions administratives légères (avertissement, suspension de la licence). Cela devrait changer le mois prochain, lors de la présentation du projet de loi au gouvernement. A côté de cela, l’Etat cherche à assouplir les barrières à l’entrée et à l’expansion auxquelles sont soumis les investisseurs, en prenant en charge une partie du taux appliqué sur les prêts et les financements d’investissements.

Il s’agit concrètement de faciliter les modalités de création et de croissance d’entreprises voulant exercer sur le sol tunisien, et aspirant à y créer des emplois. Souvent accusé de ne pas produire assez d’emplois qualifiés pour les nombreux candidats locaux, le secteur privé tunisien va en générer 800 cette année, et 3.400 d’ici 2030, au travers du seul investissement de l’électronicien allemand, Zollner Elektronik, qui a décidé de construire une usine sur plus de 10 hectares.    

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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