Benjamin Netanyahu est un des hommes les plus recherchés au monde. Traînant un océan de charges judiciaires derrière lui, allant à des faits de corruption au génocide de populations, le premier ministre israélien est, à la fois, dans le viseur de la Cour internationale de justice (CIJ) et de celle de son pays. Dans ce qu’il perçoit comme un acharnement contre lui, il a reçu le soutien de Donald Trump et de toute son administration, qui s’en est particulièrement pris à la CIJ, en exigeant l’arrêt des poursuites contre leur allié juif. Mais Trump, au final, n’a impressionné personne car tout se passe comme prévu au niveau de la CIJ et de la justice israélienne.
Malgré les sanctions imposées à quatre juges étant intervenus dans la délivrance des mandats d’arrêt internationaux contre Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, la CIJ n’a pas cédé aux demandes des gouvernements américain et israélien (notre photo). Cette décision judiciaire est à saluer car elle contraste nettement avec la lâcheté des Etats membres de ladite Cour, comme la France et l’Italie, qui s’imaginent que leurs dénonciations des crimes répertoriés à Gaza finiront par arrêter la main (tueuse) des autorités israéliennes.
Ce que les puissances occidentales refusent de faire pour défendre le droit international, un groupuscule de douze nations du Sud Global, rassemblées autour de l’Afrique du Sud, l’ont fait en s’accordant sur l’instauration d’un blocus sur les armes à destination d’Israël. Hautement symbolique, compte tenu de leur poids plume dans le contexte géopolitique mondial, leur initiative vise à provoquer un électrochoc chez les Occidentaux, dont le stoïcisme courre bientôt à deux ans sur les atrocités en Palestine, diffusées banalement sur les plateaux télé du monde.

En plus de la détermination de la CIJ de traduire Benjamin Netanyahu devant ses magistrats, le chef du gouvernement juif va perdre sa majorité parlementaire. En effet, le Shas, parti des Ultra Orthodoxes, a annoncé quitter la mouvance au pouvoir, suite au non-respect des engagements qui lui avaient été formulés. Il s’agit principalement de la promesse de légaliser l’exemption de leurs jeunes face aux appels du service militaire. La perte de cet allié fera éclater le gouvernement d’extrême droite de Tel-Aviv, qui ne comptera plus que 50 des 120 sièges parlementaires.
L’opposition, qui n’attendait que ce moment, appelle, déjà, à l’organisation d’élections dans les plus brefs délais, estimant qu’un gouvernement minoritaire ne saurait prendre des décisions susceptibles de faire basculer le pays dans une guerre. Est-ce la fin de la course pour Netanyahu, qui aura fait tout son possible pour la retarder au maximum ? Ou trouvera-t-il encore les ressources, comme il en a le secret, pour se soustraire à la fatidique heure où il devra rendre des comptes ?
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)