AFRIQUE : COMMENT FREINER LE SIDA DANS L’EDUCATION*

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Par Pierre Faugère*

Le comité de pilotage du groupe de travail sur le personnel enseignant, section francophone (Gtpe/sf) de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (Adea) s’est réuni à Paris en octobre 2000; le comité scientifique du programme Vih/Sida, constitué lors de la réunion du groupe à Lomé, en mai 2000, a assisté à cette réunion de programmation des activités à mettre en place. Compte tenu de l’importance du sujet, le plan de travail a été prévu non plus sur un biennum mais sur une durée de trois années (2001 – 2002 – 2003).

  1. – Les objectifs opérationnels sont les suivants :
    – identifier des initiatives mises en place dans les pays et qui se sont révélées positives en matière de lutte contre le sida. Un inventaire sera dressé;- sensibiliser, informer et former les enseignants sur les mesures de prévention et les soins : une recherche sur la littérature déjà existante sera effectuée; la promotion de « l’éducation au sida » sera effectuée auprès des centres de formation initiale et continue des maîtres;- faciliter les tests volontaires chez les enseignants;
    – encourager les enseignants à se protéger contre le virus;
    – encourager l’information sur les effets de l’épidémie dans le corps enseignant, afin de mieux gérer l’absentéisme et le remplacement des maîtres absents.
  2. – Les activités viseront à : – faire un inventaire des études en cours ou déjà terminées sur le sida chez les élèves et les enseignants;
    – créer une collaboration (ou la renforcer) entre le Gtpe/sf et les programmes nationaux de lutte contre le sida;
    – établir des liens avec les agences, les organismes, les Ong qui travaillent sur le sida (éviter les doublons et établir des synergies); effectuer une comparaison sur les instructions, les textes, les manuels relatifs au sida; organiser un atelier pour partager expériences et initiatives pour une éventuelle harmonisation entre pays concernés;- s’efforcer de faire prendre conscience aux enseignants des dures réalités de la pandémie (facteurs personnels, pour la jeunesse, pour l’éducation, pour l’économie) et travailler avec les syndicats enseignants dans cette perspective.Plusieurs ateliers sont programmés; une assistance technique sera offerte aux équipes nationales du Gtpe/sf, sous la forme de missions de courte durée; des contacts réguliers seront encouragés entre les ministères de la Santé et de l’Education, ainsi qu’avec les équipes d’Onusida (programme des nations-unies pour la lutte contre le sida); compte tenu de la pénurie d’enseignants que la maladie a déjà commencé à générer, une meilleure allocation des ressources humaines sera favorisée au niveau des pays.Une réunion des équipes nationales est programmée en mars 2001 au Gabon; elle finalisera les rapports sur les études en cours; elle produira aussi un pré-rapport d’étape sur les différentes initiatives nationales et/ou sous-régionales en cours, en vue de la prochaine biennale de l’Adea qui aura lieu en Tanzanie en octobre 2001. Le rapport final devra être rédigé pour juin 2001. La réunion de Libreville sera aussi l’occasion de tester l’expertise existante sur la base des études qui auront été conduites dans chaque pays. Les réunions suivantes sont d’ores et déjà programmées : septembre 2001, juin 2002 et 2003. Les 13 missions d’assistance technique poursuivront les objectifs suivants :- fournir une assistance technique aux pays dans les domaines qu’ils auront définis comme prioritaires;
    – enregistrer les progrès effectués dans la mise en oeuvre des plans d’action arrêtés à la fin de 2000.
    Le Gtpe/sf dans son programme d’action pour contribuer à la lutte contre la pandémie du Vih/Sida qui frappe à la fois le corps enseignant et les élèves, s’est donc fixé des objectifs raisonnables et dûment répertoriés; il a décidé comme dans toutes les entreprises qu’il a conduites depuis sa création de se fixer des cibles clairement définies, un calendrier arrêté avec toutes les équipes nationales et d’établir des indicateurs qui permettront d’évaluer l’ensemble des études, initiatives et actions qu’il aura décidé d’entreprendre.* Lire un autre article paru dans le numéroe 75 de novembre 2000.Pierre Faugère est docteur des facultés de lettres et ancien conseiller culturel (France).13e Journée mondiale de lutte contre le sida : 1er décembre 2000; quelques chiffres à ce jour :- 60 millions de personnes infectées dans le monde vivant avec le Vih ou le sida;
    – 163 millions de personnes sont décédées du sida depuis 1980 (dont une majorité de femmes);
    – le sida est la première cause de mortalité par maladie infectueuse sur la planète;
    – le sida est la première cause de mortalité en Afrique, avant le paludisme et/ou les guerres;
    – 5,3 millions de personnes infectées depuis le 1er janvier 2000, soit près de 15.000 par jour;
    – 14 millions d’orphelins en Afrique principalement à cause du sida;
    – 8,8% est le taux moyen d’infection de la population en Afrique subsaharienne;
    – en Zambie, on dénombre autant d’enseignants séropositifs (porteurs du virus Vih) que d’élèves professeurs en formation dans les écoles normales;
    – aucun médicament ne guérit le sida. Aucun vaccin n’existe;
    – la prévention est le seul remède.
    Source : entretien avec le Dr Peter Piot, directeur exécutif d’Onusida (Le nouvel observateur n° 1882 du 30 novembre au 6 décembre 2000).

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