ALGERIE : Une Miss algérienne menacée de mort pour avoir épousé un chrétien (Tebboune ne dit rien)

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Le mariage de Chanez Belaïd, Miss Tourisme Arabe pour l’Algérie, a déclenché une polémique de grande ampleur après la diffusion de photos de son union religieuse célébrée dans une église chrétienne, avec un riche homme d’affaires libanais. Cet événement, survenu en juillet 2025 à Beyrouth, a rapidement enflammé les réseaux sociaux, provoquant des débats sur les croyances religieuses, les normes sociales et la liberté individuelle. On savait les Algériens intolérants (on a vu le lynchage de l’arbitre gambien après la défaite de l’équipe nationale d’Algérie à Blida contre l’équipe camerounaise des Lions indomptables en 2021), mais, on ne pensait pas que leur jusqu’au boutisme aille aussi loin au point de demander à Chanez Belaïd de changer de pays.

Avec 1,2 million  d’abonnés sur Instagram, Chanez Belaïd est, certes, « Miss Tourisme Arabe », mais, elle est, surtout, une influenceuse, qui partage ses contenus entre la mode, la beauté et le lifestyle. C’est la raison pour laquelle son mariage a été médiatisé. Elle l’aurait souhaité discret qu’elle n’y serait pas parvenue. Mais, le problème, ici, n’est pas le mariage. Le problème est qu’une Algérienne en vue, Miss de surcroît, donc, représentante de la société algérienne, dans son domaine, la beauté et la mode, ait choisi d’épouser un Libanais de confession chrétienne. Pour certains de ses fans, c’est tout simplement inacceptable, pour d’autres, un sacrilège. Mais, ne donnons pas de poids à ses quelques dizaines ou centaines d’internautes qui n’acceptent pas son choix. Pour la quasi-majorité de ses abonnés, c’est vive l’amour : ils acceptent son choix et souhaitent qu’elle soit heureuse dans son couple et fasse beaucoup d’enfants.

Comme ça allait dans tous les sens, notre Miss Tourisme Arabe » a pris sa belle plume pour écrire ceci : « Ma relation avec mon Créateur m’appartient, à moi seule. Je n’aime pas me justifier auprès de qui que ce soit. Des années sur les réseaux sociaux avec respect… A vous de faire de même. Le bouton « Désabonner » existe ». Voilà qui est bien dit et qui a mis tout le monde d’accord.

Il n’y a pas longtemps, les Algériennes se plaignaient que le fait de s’amouracher avec les ressortissants de l’Afrique noire, en Algérie, énervaient certains de leurs compatriotes. Certaines d’entre elles étaient carrément lynchées. Du racisme en plein jour qu’elles dénonçaient, c’est de cela qu’il s’agit. Aujourd’hui, c’est une affaire de mariage avec un chrétien qui ne passe pas chez certains. Algérie, où vas tu ?

Mais, dans tout ce débat qui affecte la société algérienne, le président, Abdelmadjid Tebboune, est d’un silence de cathédrale. Qu’en pense-t-il ? Personne ne le sait vraiment. On sait juste que l’Algérie figure tout en bas du « Global Gender Gap , le rapport annuel du Forum économique mondial qui classe les pays en fonction du degré d’égalité entre les sexes. Au 139e rang, la dictature d’Abdelmadjid Tebboune côtoie le Koweït (131e sur 146), le Maroc (127e), l’Iran (143e) ou encore le Pakistan (145e), tous loin d’un pays comme la France et son honorable 22e place, pays dont l’époux de notre Miss détient la nationalité. Cela peut aussi énerver… au regard de la situation diplomatique actuelle entre la France et l’Algérie.

L’inégalité entre les sexes dans la religion musulmane, une prescription divine, sourates à l’appui, et qui vante le voilement des femmes comme unique garant de leur sécurité.

En matière de mariage, la femme musulmane est soumise à certaines règles immuables dont la première est de ne surtout pas épouser un infidèle (entendez un non-musulman sauf si celui-ci accepte de se convertir dans la religion musulmane). « Depuis l’époque des compagnons du prophète jusqu’à ce jour, les savants musulmans sont unanimes sur le fait que l’identité musulmane du mari est une condition de validité du mariage de la femme musulmane », avance Yûsuf al-Qaradhâwî, ancien président de l’Union internationale des savants musulmans et guide spirituel des Frères musulmans (confrérie à laquelle appartient le président turc, Recep Tayyip Erdogan, sans oublier l’émir du Qatar). Cette doctrine s’appuie sur une fatwa publiée en 1950 selon laquelle il ne faut pas donner le nom de « mariage » à ce qui n’est qu’une « pure ignominie ».

Miss Tourisme Arabe en Algérie : Une beauté divine.

Certains pays musulmans ont néanmoins souhaité moderniser cette législation. C’est le cas de la Tunisie qui, en septembre 2017, a annoncé l’abrogation d’une circulaire administrative interdisant aux femmes tunisiennes de se marier avec des étrangers non musulmans. « Tous les textes liés à l’interdiction du mariage de la Tunisienne avec un étranger, à savoir, la circulaire de 1973 et tous les textes semblables, ont été annulés. Félicitations aux femmes de Tunisie », s’était enthousiasmée Saïda Garrach, porte-parole de la présidence de la République tunisienne. Une libération (sentimentale) en quelque sorte.

Mais, pour les femmes d’Algérie, en revanche, avec un Abdelmadjid Tebboune aux commandes de la République, il semble que le chemin soit encore long. Très long même s’il ne faut jamais désespérer.

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