Cameroun : La course vers l’intelligence artificielle

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C’est dans les années 2010 qu’on découvre les premières start-up (jeunes entreprises à fort potentiel de croissance) qui sont mises en place par de jeunes diplômés camerounais. Au premier regard, il s’agit simplement d’une nouvelle stratégie de lutte contre le chômage. Ces premières start-up ne rencontrent pas un véritable succès au départ, mais, vont, cependant, connaître une certaine croissance quelques années plus tard. Les premiers sites vont alors voir le jour avec des orientations variées, notamment, Wandashop, un site spécialisé dans la vente des vêtements et chaussures pour hommes et femmes, lancé par la jeune Camerounaise, Anaïse Chienda, et qui est parmi les premiers sites à avoir connu un certain succès.


2013 est l’année de l’ascension des start-up. Pour la première fois, le Cameroun accueille des start-up sous l’angle de véritables entreprises avec un plan d’affaire précis. Elles sont dirigées, pour la plupart, par des multinationales, qui ne lésinent pas sur les  moyens pour se  développer sur l’ensemble du territoire camerounais. Le groupe Bolloré Africa Logistics, par exemple, lance la plate-forme C-discount en 2014, un site spécialisé dans la vente en ligne. Mais, le plus gros investissement, c’est celui d’Africa Internet Group (AIG) conduit par Rocket Internet, l’un des plus grands incubateurs de start-up dans le monde, très connu, notamment, à travers la fameuse marque Zalando.  Sous la houlette des actionnaires comme MTN, le groupe AIG va lancer, en janvier 2013, une dizaine de start-up spécialisées dans des domaines précis. Jumia (supermarché en ligne), Kaymu (spécialisé dans la vente généralisée des produits), Everjobs (premier portail pour la recherche de l’emploi), Carmudi (site de location et de vente de voitures), Lamudi (site de location et de vente d’immobiliers), Jovago (premier portail de réservation d’hôtel en ligne en  Afrique qui compte plus de  de 25 000 hôtels sur le  continent dont 700 au Cameroun).


En favorisant cette éclosion, les autorités qui, pour une fois, ne sont pas retard d’une génération, espèrent doper le secteur de l’intelligence artificielle, grande pourvoyeuse d’emplois. Mais connaissant l’inertie de l’administration, on peut tout de même se demander si le développement de ces nouveaux modèles d’entreprises va, réellement, transformer de manière significative l’économie du pays ? On le souhaite, vivement, d’autant plus qu’on compte, aujourd’hui, des millions d’emplois créés avec l’avènement des start-up en Afrique, plus précisément, dans des pays comme le Rwanda, le Maroc, le Kenya, l’Afrique du Sud, et même, le Sénégal avec ses centres d’appel. Le groupe AIG à lui seul emploie une centaine de personnes au Cameroun. Un bel exemple à suivre…

Simon Mbelek

A Douala (Cameroun)

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