Pékin est devenu le plus gros créancier des pays africains à faibles revenus. En effet, une étude publiée en juin 2022 dans Green Finance & Development Center révèle que Pékin détient 55% de la dette du Djibouti, 42% de celle de la RD Congo, et 34% de celle de l’Angola. Plusieurs autres nations africaines sont lourdement endettées auprès de la Chine. C’est le cas de la Guinée (32%), des Comores (31%), du Cameroun (29%), de la Zambie (25%), et du Togo (24%).
Ces statistiques traduisent l’ampleur des relations sino-africaines dans le cadre de la mise en application de l’initiative Ceinture et Route du gouvernement chinois.
Toutefois, les autorités chinoises sont confrontées au problème grandissant du risque de défaut de ces pays endettés, et donc, à la nécessité de devoir restructurer la dette du continent africain.
La Zambie en est la parfaite illustration, elle qui s’est tristement distinguée en devenant le premier pays africain de l’ère Covid-19 à déclarer un défaut de paiement sur sa dette extérieure.
Depuis son accession au pouvoir en 2021, Hakainde Hichelima, le président zambien, se déploie pour que la dette de son pays soit restructurée. Ses efforts ont été partiellement récompensés puisqu’il a récemment obtenu un financement de près d’1,3 milliard de dollars du FMI.
Cette nouvelle devrait inciter la Chine à aller dans le même sens, surtout, au regard des 5,78 milliards de dollars que lui doit la Zambie, et du fait que le gouvernement de Xi Ping ait été auparavant accusé d’utiliser la diplomatie de la dette pour asseoir son influence en Afrique.
Le dénouement de cette saga est vivement attendu par les autres nations africaines fortement débitrices auprès de Pékin car elles pourraient ainsi demander à bénéficier des mêmes conditions de soulagement de la dette.
Paul Patrick Tédga.