CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LA LIBYE : A QUAND LE JUGEMENT DES DESTRUCTEURS DU PAYS (FRANCE, GRANDE BRETAGNE, ETATS-UNIS, OTAN, ETC.) ?

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Alors qu’elle tente de tourner la page d’une décennie de chaos, une « conférence de soutien à la stabilité de la Libye » est organisée, jeudi, 21 octobre, à Tripoli, en présence de représentants de nombreux pays étrangers, afin de consolider le processus de transition. Le 24 décembre, une élection présidentielle est censée se tenir, mais, la situation politique qui prévaut dans le pays, pousse à la prudence, c’est-à-dire, au report de celle-ci.

Selon Tripoli, la secrétaire générale-adjointe de l’ONU pour les Affaires politiques, Rosemary DiCarlo, et le chef de la mission onusienne en Libye, Jan Kubis, participeront à cette « conférence internationale ». Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a annoncé, la veille, mercredi, 19 octobre, qu’il y participerait également.

Des représentants de l’Italie, de l’Egypte, de l’Arabie saoudite, de la Turquie, du Qatar, de l’Algérie, de la Tunisie, du Tchad et du Soudan doivent, également, assister, selon l’agence de presse libyenne Lana.

La Libye tente de s’extraire d’une crise politique majeure qui perdure depuis la chute en 2011 de l’ancien régime de Mu’ammar al Kadhafi (sur notre photo les trois dirigeants occidentaux à l’origine de son assassinat).

Après des années de conflits armés et de divisions entre l’Est et l’Ouest, un nouveau gouvernement intérimaire a été désigné en début d’année, sous l’égide de l’ONU, pour sortir le pays d’un conflit internationalisé en le menant jusqu’à une élection présidentielle cruciale fixée au 24 décembre.

Cette conférence vise à « mobiliser les soutiens nécessaires, de manière transparente et équitable », à la tenue de ce scrutin, a affirmé la ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla al-Mangoush.

Pour la communauté internationale, la priorité est la tenue de ce scrutin décisif mais entouré d’incertitudes, du fait des fortes dissensions internes.

« Commandement unique »

La rencontre abordera ainsi l’épineuse question des mercenaires. En décembre dernier, l’ONU faisait état de quelque 20 000 mercenaires et combattants étrangers présents en Libye : des Russes du groupe privé Wagner, des Tchadiens, Soudanais, Syriens… Mais aussi, plusieurs centaines de militaires turcs présents en vertu d’un accord bilatéral conclu avec l’ancien gouvernement d’union nationale.

Quelques départs « très modestes » ont depuis été constatés, d’après Tripoli. Début octobre, des délégations militaires des deux camps rivaux libyens ont convenu d’un « plan d’action global » pour leur retrait, sans avancer de calendrier.

La présence des « mercenaires, combattants et forces étrangères constitue une menace non seulement pour la Libye, mais pour toute la région », selon la cheffe de la diplomatie libyenne.

Autre point de discussion, l’unification de l’armée « sous un commandement unique ». Car si en théorie, le pays dispose désormais d’un pouvoir unifié, la région orientale de Cyrénaïque est contrôlée de facto par le maréchal Khalifa Haftar, lui-même, candidat probable à la présidentielle.

Dans l’Ouest du pays, l’un des principaux enjeux sera le « démantèlement et l’intégration des éléments armés non impliqués dans des actes terroristes et criminels », a déclaré Najla al-Mangoush.

L’un tient la main de l’autre sans la relâcher : On justifie parfois la volte face de Sarkozy par le fait que Kadhafi l’aurait tourné en ridicule pour une commande promise de plusieurs milliards de dollars, qui ne vint pas. Conséquence, la colère et tout ce qu’on a vu après…

Dernier point, la responsabilité occidentale dans le drame que vit la Libye aujourd’hui. Il faut se souvenir que c’est sous l’impulsion de l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, qu’une coalition se forma autour de l’OTAN afin de détruire la Libye, un pays stable et prospère qui ne demandait rien à personne. Le prétexte utilisé pour intervenir, militairement, fut le massacre des populations par Kadhafi et l’absence de la démocratie dans le pays. Pour répondre à cette demande, les Nations-Unies autorisèrent une intervention visant à protéger les populations exterminées et à instaurer la démocratie comme dans les autres pays africains. Mais, très vite, cette intervention glissa dans une opération d’éviction du pouvoir de Kadhafi, bref, un coup d’état militaire, qui aboutit à son assassinat, sous les yeux complaisants des Nations-Unies, incapables de recadrer Nicolas Sarkozy, David Cameron et Barack Obama, qui, visiblement, au vu et au su de tous, avaient, choisi le terrain de la déstabilisation. Kadhafi a été, effroyablement, assassiné, mais ce que ces dirigeants occidentaux n’avaient pas prévu, c’est la destruction de la Libye qui a jeté dans le Sahel, ainsi qu’en Libye même, des hordes de djihadistes que Kadhafi gardait de façon forcée dans ses casernes.

Un des premiers dépôts d’armes du monde, la Libye vit tout son arsenal militaire se retrouver dans le Sahel où il aide à développer le djihadisme face à l’impuissance de le stopper de la France, de la Grande Bretagne et des Etats-Unis. Nous en sommes là, aujourd’hui, avec un pays, la Libye, qui tarde à se remettre en route et une zone sahélienne, totalement, déstabilisée à cause de la destructuration de la Libye. La France qui a été incapable de faire le service après vente en Libye et qui s’est portée au secours des pays attaqués par le djihadisme comme le Mali, est, finalement, en train de prendre la poudre d’escampette à cause de la défaite de son armée à réduire l’impact du djihadisme au Mali et ailleurs au Sahel. Pour remplacer ce départ unilatéral de l’armée française, le Mali a entrepris des négociations pour faire venir des mercenaires russes de la Société Wagner dans le Nord du pays.

Voilà la résultat d’une politique qui, tôt ou tard, devra conduire devant la justice, les dirigeants occidentaux de l’époque, à savoir, Nicolas Sarkozy, David Cameron, Barack Obama, etc., pour crimes aggravés contre l’humanité en Libye et dans le Sahel.

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