CONGO-BRAZZAVILLE/FRANCE : Les dossiers que le dictateur (5 étoiles) vient traiter à Paris

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Le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou-Nguesso, est arrivé, à Paris, lundi, 2 septembre, à la première heure, en provenance de Brazzaville, pour une visite officielle de soixante-douze heures. Il avait quitté Brazzaville dimanche soir. Après les rendez-vous de ce jour avec des personnalités françaises, il rencontrera, mardi, 3 septembre, Emmanuel Macron, à l’Elysée. Les sujets de discussion sont nombreux : la Libye avant la grande conférence organisée par les Nations-Unies, la Forêt du Bassin du Congo toujours sans financements de la France et des gros pollueurs du monde, l’avenir du F CFA en Afrique centrale après sa disparition en Afrique de l’Ouest, la présence économique de la France au Congo où la Chine devient envahissante, etc. A 19 mois de l’élection présidentielle, le dictateur (5 étoiles) va s’assurer que personne en France ne lui mettra les bâtons dans les roues quand il organisera son passage en force pour un nouveau mandat de 5 ans.

Denis Sassou-Nguesso est, aussi, venu dire Merci à Emmanuel Macron dont les amis banquiers l’ont, fortement, aidé, à contourner l’obstacle du FMI avec qui il a fini par signer un accord au bout de près de trois années de négociation. On peut, aisément, imaginer que sans l’onction du pouvoir français auprès des hiérarques du FMI et le savoir-faire des proches du président français comme les Pigasse et autres Strauss-Kahn, le pays de Denis Sassou-Nguesso serait, toujours, en négociation. Car la gestion sous l’ère Sassou, a mis le très riche Congo par terre. C’est le moins qu’on puisse dire. Mais il y a plus inquiétant : après les gens de son âge, c’est, aujourd’hui, ses propres enfants (dont il est le géniteur direct) qui passent pour être des experts dans l’art de détourner les fonds publics. On vous recommande, à ce sujet, le numéro 480 de septembre d’Afrique Education, en vente dès cette semaine, chez les bons marchands de journaux. Le magazine honni (depuis une quinzaine d’années) par la dictature de Mpila, montre comment les enfants du président, sont devenus de très bons élèves en détournements. Sous l’oeil complice de la France dans la mesure où les opérations indexées passent par les mécanismes du compte d’opération du trésor public dont Paris assure la surveillance.

Le Congo-Brazzaville est (officiellement) indépendant depuis le 17 août 1960. Même si cela n’est pas vrai dans les faits. Mais, aux Congolais (diasporas en tête) de prendre leurs responsabilités, en obtenant, par exemple, que les deux vainqueurs de la présidentielle de mars 2016, à savoir, Okombi Salissa et Mokoko, tous deux, fils du Nord-Congo comme lui-même, Sassou, sortent de prison, avant la présidentielle de mars 2021 à laquelle le dictateur (5 étoiles) sera, naturellement, candidat. Pour se faire (ré)élire président en mars 2016, Sassou avait coupé internet, le téléphone portable et les réseaux sociaux pendant 5 jours, pour favoriser sa fraude. Il était allé jusqu’à proclamer les résultats (qui le donnaient gagnant au premier tour) à 2 heures du matin, après avoir placé les chars et les blindés militaires dans tous les carrefours stratégiques de Brazzaville. C’est comme à Prague dans les années 70.

François Hollande n’est pas fier, aujourd’hui, quand on lui rappelle que son Oui à Sassou est à l’origine du changement de la constitution au Congo-Brazzaville. Un changement qui avait donné le feu vert à Sassou pour se (re)présenter à l’élection présidentielle de mars 2016. Cette nouvelle constitution votée au forceps en octobre 2015, autorise trois mandats. Fin mars 2021, soit, à la fin de l’actuel mandat, Sassou aura encore droit à deux autres mandats de cinq ans chacun. Donc, au total, encore dix ans à la tête du Congo sauf si Dieu le Tout-Puissant le sollicite à ses côtés, au ciel, pour enfin donner la paix aux Congolais.

Ce que les Congolais du Congo et de la diaspora demandent à Emmanuel Macron et à son ministre, Jean Yves Le Drian (grand ami de Sassou), c’est de ne pas s’ingérer dans les affaires congolaises comme ils l’ont fait pour faire aboutir le dossier Congo au FMI, alors que l’opposition et la société civile, demandaient à être associées aux négociations. Car leur parti pris systématique dessert les intérêts supérieurs du Congo.

A Paris, d’une pierre, Sassou-Nguesso veut faire deux coups. Il va, aussi, tenter de désamorcer la bombe qui arrive, avec la publication, cette semaine, en France, de l’ouvrage « Autopsie de l’Etat totalitaire congolais : Vérité, justice, dignité et solutions d’avenir » que publie Me Maurice Massengo Tiassé, vice-président de la Commission congolaise des droits de l’homme du Congo. Cette institution ayant refusé d’être à sa botte (comme il l’aurait souhaité), le dictateur (5 étoiles) l’a, totalement, décapitée en utilisant les méthodes marxistes de ses amis chinois et russes. Conséquence : aujourd’hui, son président, Me Martin Mbemba vit en exil (indéterminé) en France (de peur de se faire découper en morceaux à Brazzaville), tout comme son deuxième vice-président, Maurice Massengo Tiassé, qui n’a pas manqué de courage pour écrire ce livre-répertoire de tous les assassinats politiques (il y en a des dizaines de milliers) de l’ère Denis Sassou-Nguesso. A lire absolument pour connaître qui est « Monsieur » le général-président Denis Sassou-Nguesso.

Comme il en a l’habitude, que le dictateur n’accuse pas le groupe Afrique Education d’être partie prenante dans la rédaction de ce livre que votre magazine préféré se bornera (uniquement) à faire connaître, dans ses futures publications, même si son directeur affiche une proximité idéologique réelle avec son auteur, ainsi qu’une sympathie avec son préfacier, Me Norbert Tricaud, avocat au Barreau de Paris et membre du collectif des avocats congolais et français, qui défendent le général, Jean-Marie Michel Mokoko, embastillé par Sassou depuis 2016, à la Maison d’arrêt de Brazzaville.

La diaspora congolaise (qui compte réserver un accueil mouvementé au dictateur de Brazzaville) n’est pas contente que la France ouvre les bras au (super) bourreau qui l’empêche de rentrer au pays pour y vivre tranquillement (sur notre photo les couples Sassou et Macron en échange d’amabilités dans la Cour de l’Elysée en novembre 2018).

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