CONGO-BRAZZAVILLE : SASSOU REFUSE LE RETOUR A KINSHASA DES MEMBRES DE LA DSP DE MOBUTU

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Le président de la RDCongo, Joseph Kabila, est freiné dans son élan de constitution d’une armée nationale congolaise unifiée par le refus de Denis Sassou Nguesso de faire partir les 6.000 à 7.000 soldats de l’ancienne garde prétorienne de Mobutu qui émargent toujours à Brazzaville, sept ans après la chute de son pouvoir. Pour bâtir une armée homogène et républicaine, Joseph Kabila a concocté un plan simple en trois étapes : premièrement, mettre sur pied un commandement unique de l’armée ; deuxièmement, contrôler l’ensemble des militaires de ladite armée sous ce commandement unique ; troisièmement, contrôler les armes qu’ils détiennent. Bien que cette mission soit difficile, le président rdcongolais y parvient progressivement puisque les FAC, le MLC, le RCD/Goma, le RCD/KML, le RCD/N et les Maï-Maï, sont en train de se constituer en une armée nationale unifiée. Mais comme dans ce genre d’opération, le double-jeu ne manque pas, le RCD/Goma a été pris en flagrant délit, quand les 22, 23 et 24 février, la ville de Bukavu a connu de graves troubles suite à la découverte d’un petit arsenal dans ses locaux alors que ses officiers n’avaient pas qualité d’en détenir. Si le calme est finalement revenu, on mesure encore le chemin à parcourir notamment avec le refus du président Denis Sassou Nguesso d’accepter le rapatriement des membres de la DSP de Mobutu qui constituent, avec d’autres unités, actuellement ce qu’on appelle à Brazzaville  » Force publique « .

Brazzaville est donc incontestablement à l’origine de la dégradation des relations avec Kinshasa. Les journalistes kinois s’en inspirent volontiers pour rédiger leurs papiers parfois au grand mécontentement des autorités brazzavilloises. Lors d’un récent séjour à Kinshasa, le ministre congolais de la Communication, Alain Akouala, a critiqué la presse locale de mettre (inutilement) de l’huile sur le feu dans les relations entre les deux pays frères, omettant (involontairement ?) d’ajouter que son président en était le principal responsable. Visiblement, le pacte de non agression signé par les deux pays en 1999 ne suffit pas pour créer la confiance. Celui-ci proscrit toute subversion et tout soutien à des mouvements rebelles, deux dispositions que ne respecte pas Denis Sassou Nguesso.

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