Un député de la majorité de la République du Congo a été condamné par contumace à 30 ans de travaux forcés et au paiement d’une forte amende. Une première au pays de la corruption qu’est le Congo-Brazzaville.
Le député, Ghislain Galibali, « a été reconnu coupable des faits qui lui sont imputés, notamment l’infraction de faux et usage de faux et escroquerie pour salaire », selon Henri Bouka, président de la Haute cour de justice. « M. Ghislain Galibali est condamné à une peine de 30 ans de travaux forcés ». La justice a été d’autant plus lourde que le prévenu a choisi de bouder toutes les audiences, sans se faire représenter par un avocat.
Cette juridiction reproche à Ghislain Galibali (51 ans) d’avoir fourni « un faux diplôme d’ingénieur en développement » qui lui a permis d’être recruté comme agent du Fonds routier, une agence publique d’entretien des routes à travers le Congo. Son employeur lui a versé un important salaire pendant 14 ans, selon la Cour.
« Ainsi, pour faux en écriture publique, Ghislain Galibali doit payer » d’ici deux ans, « la somme de 101,3 millions de F CFA (plus de 152 000 euros) au Fonds routier, en termes de remboursement des salaires », a ajouté cette juridiction.
L’immunité parlementaire de Ghislain Galibali, élu député de la circonscription de Lékana dans les Plateaux (Centre) en 2017, avait été levée au cours d’une session spéciale de l’Assemblée nationale, peu avant l’ouverture de son procès, le 13 mai devant la Haute cour de justice.
Pendant les audiences, Ghislain Galibali, absent du pays, n’était pas représenté par un avocat. La Cour n’a entendu que les deux témoins à charge et le directeur du Fonds routier.
La Haute cour de justice du Congo-Brazzaville juge en premier et dernier ressort.
Il ne peut être sauvé que par une grâce présidentielle.