Le 16 décembre 2023, le PDCI tint à Yamoussoukro un congrès extraordinaire, le 8è du genre, pour élire son nouveau président. Peu avant ce congrès, Noël Akossi Bendjo avait décidé de se retirer au profit de Tidjane Thiam. Celui-ci, en remerciant l’ancien maire du Plateau et en prônant l’union dans le parti, avait déclaré : « On ne peut s’élever en abaissant quelqu’un ».
Les mots étaient justes et pertinents. Car une famille divisée ne peut qu’échouer. Aujourd’hui, c’est l’union de toute l’opposition que de nombreux Ivoiriens appellent de leurs vœux. C’est pourquoi, aussi bien au PPA-CI qu’au PDCI, on devrait s’efforcer d’utiliser les mots qui favorisent cette union et non ceux qui pourraient frustrer, rabaisser ou blesser inutilement tel ou tel partenaire dont le soutien sera utile tôt ou tard car aucun parti ne peut battre tout seul le RHDP.
Parler maintenant d’un sondage qui placerait X devant Y et Z alors que Donald Trump battit Kamala Harris que plusieurs sondages présentaient comme la favorite de l’élection présidentielle américaine de novembre 2024 est donc non seulement inopportun mais contre-productif en ce sens que cela risque de porter un coup à la nécessaire union.
Certes, il n’y a aucun mal à faire un sondage si X, Y et Z se sont mis d’accord sur l’institut qui doit réaliser ledit sondage. Mais est-ce la priorité à l’heure où les candidats les plus sérieux sont radiés les uns après les autres ? Lutter contre ces radiations et contre tout le système qui permettra à Ouattara de briguer facilement un quatrième mandat, n’est-ce pas cela qui devrait intéresser et mobiliser l’opposition ? N’est-ce pas là-dessus qu’il faudrait se concentrer ? L’objectif commun n’est-il pas de débarrasser le pays d’un régime qui a échoué sur toute la ligne ?

Si j’avais été à la place de Thiam, je me serais contenté de dénoncer ma radiation de la liste électorale par un parti qui veut confisquer le pouvoir par la violence et la tricherie.
Bref, ce dont les Ivoiriens ont le plus besoin, actuellement, ce n’est pas de sondages qui bien souvent sont trompeurs mais de la lutte et de la détermination de toute l’opposition pour mettre fin à 14 ans de souffrances et d’humiliations.
Jean-Claude Djéréké
est professeur de littérature à l’Université de Temple (Etats-Unis).