COTE D’IVOIRE : Tourisme ou réconciliation ?

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Le samedi, 1er octobre 2022, le sieur, Kouadio Konan Bertin (KKB), soi-disant ministre de la Réconciliation nationale, a rencontré les Ivoiriens de Washington, DC.

Au cours de la rencontre, un participant fit remarquer qu’il ne comprenait pas que le régime installé en avril 2011 par le voyou et assassin, Sarkozy, parle de réconciliation tout en gardant en prison des personnes comme Pulchérie Edith Gbalet, militante des droits de l’homme et responsable d’une organisation de la société civile. KKB lui répondit que, si cet Ivoirien pensait que Mme Gbalet avait bien agi, il était prêt à lui payer un billet d’avion pour qu’il puisse faire la même chose à Abidjan.


Pour moi, KKB a botté en touche et répondu de manière vulgaire et arrogante (sur notre photo, KKB en train de parader aux Etats-Unis où il prend du bon temps en jouant le réconciliateur). Il s’est exprimé comme les désœuvrés, qui peuplent les fumoirs d’Abobo. Il a raconté des mensonges alors que l’assistance eût simplement aimé qu’il explique ce que Mme Gbalet a fait de mauvais, si notre constitution lui interdisait de voyager, en quoi son séjour à Bamako était une atteinte à la sûreté nationale, etc.

Et puis, quand on a un peu de bon sens, ne peut-on pas voir que la réconciliation devrait se faire, non pas, à l’extérieur, mais, à l’intérieur de la Côte d’Ivoire où une centaine d’ hommes et de femmes sont injustement détenus dans des conditions inhumaines depuis 2011 ?

Que KKB, dont la cupidité et l’opportunisme ne sont plus à démontrer, ait envie de voyager et de recevoir des frais de mission, on peut le comprendre et il serait plus honnête qu’il le dise à son patron, Ouattara, au lieu de prétendre réconcilier des gens, qui ne sont pas en palabre et qui attendent que le pays soit débarrassé de l’insécurité créée par les « microbes » du régime, de la corruption et d’autres maux, pour y retourner.

Pour rappel, le poste qui lui donne l’illusion d’être important, KKB le doit, non à une quelconque compétence, mais, au fait qu’il a accepté d’accompagner à la présidentielle d’octobre 2020, Dramane Ouattara que la constitution ivoirienne empêchait de briguer un troisième mandat.

Jean-Claude Djereke

est professeur de littérature à l’Université de Temple (Etats-Unis).

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