DECES D’AMADOU ALI : Maurice Kamto (lui aussi) salue la mémoire de l’illustre disparu

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Il n’y a pas que le président, Paul Biya, qui pleure un fidèle collaborateur de la première heure. Ni le RDPC, le parti au pouvoir dont il était un distingué dignitaire, membre du comité central et l’un de ceux avec l’actuel président de l’Assemblée nationale (Cavayé Djibril) qui avait réussi à baliser le terrain politique pour la candidature sans concurrence de Paul Biya dans les trois régions du Grand Nord (Extrême-Nord, Bénoué et Adamaoua). Autrement dit, comme un seul homme, tous les partis politiques de la majorité et de l’opposition de ces trois régions, votaient Paul Biya et l’avaient comme leur seul et unique candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2018. Même dans le Sud natal de Paul Biya, un tel unanimisme derrière un candidat ne s’est pas vérifié, ni à l’Est, la région natale de la première dame, Chantal Biya. C’est dire que Amadou Ali faisait partie des barons du régime Biya et que pour le président de la République qui ne s’est pas encore exprimé (les obsèques des musulmans se faisant à toute vitesse), la mort d’Amadou Ali est une grosse perte personnelle et pour le RDPC qui le remplacera difficilement.

Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, a, lui aussi, exprimé, dans une publication, sa tristesse suite au décès de l’ancien ministre et ancien vice-premier ministre, Amadou Ali.

Le professeur agrégé de droit public a rappelé avoir travaillé pendant près d’une décennie avec l’illustre défunt. Dans son hommage, l’opposant au régime du président Paul Biya (qui sortit deuxième lors de la présidentielle de 2018 très loin derrière le candidat du RDPC et de la majorité présidentielle) évoque la mémoire d’une grande personnalité politique et d’un grand commis de l’Etat.

« J’ai appris avec tristesse le décès de M. Amadou Ali, ancien vice-premier ministre avec qui j’ai collaboré pendant près de dix ans, d’abord, dans le cadre du dossier Bakassi, ensuite, au ministère de la Justice. Notre pays perd en lui une personnalité politique de premier plan et un grand commis de l’Etat. Je garde de lui le souvenir gratifiant des batailles victorieuses menées ensemble au service de notre pays, qui seules importent. J’adresse à sa famille mes sincères condoléances et l’expression de ma sympathie émue. Que son âme repose en paix », a écrit le professeur, Maurice Kamto, dans un texte rendu public par son parti, le MRC.

Si le grand technicien de droit, Maurice Kamto, a participé à la décision de la Cour internationale de justice de la Haye qui a attribué la péninsule de Bakassi au Cameroun (au détriment du Nigeria), aux côtés d’autres sommités comme les professeurs, Joseph Marie Bipoun-Woum, Joseph Owona, Peter Ntamarck Yana et d’excellents et chevronnés collaborateurs comme Joseph Tjop (collaborateur dans un grand cabinet d’avocats parisien qui emploie notamment l’ancien ministre de la Coopération Jean Pierre Cot et le professeur Alain Pellet qu’on ne présente plus), Maurice Kamto s’est engagé dans une voie politique dans le cadre de son parti, le MRC, qui l’a éloigné de son ancien mentor, Amadou Ali. Cela dit, les Camerounais ont vu la force des fils du pays quand ils acceptent d’additionner leur intelligence pour une cause nationale. Si jamais il lui arrivait d’écrire ses mémoires, le président, Paul Biya, ne pourrait pas passer sous silence le succès qui fut le sien avec le rattachement de Bakassi (péninsule très riche en pétrole, en gaz et en poisson) à son beau pays, le Cameroun. Une richesse qui aura beaucoup pesé dans la décision de certains Camerounais de cette zone de lancer l’idée de la sécession avec la création de l’Etat (virtuel) de l’Ambazonie.

De la sécession ou non, Amadou Ali n’entendra plus parler, parti pour toujours, du haut de ses 79 ans, et d’ores et déjà enterré, dès le lendemain de son décès, dans sa belle ville de Kolofata où il était apprécié de tout le monde, même des membres de la secte Boko Haram, qui de temps en temps, ne s’interdisent pas de prendre en otage, des membres de sa famille, pour quelques jours ou semaines, avant de les libérer, question de se faire rappeler à leur bon souvenir.

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