FINALE DE RUSSIE 2018 : Et si l’Afrique (à travers ses Bleus) donnait la deuxième étoile à la France ?

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Jamais un sans deux ! L’histoire peut, facilement, se répéter, ce dimanche, 15 juillet 2018, soit vingt ans après France 98, quand les Africains d’origine et leurs ascendants antillais, permirent à l’équipe de France d’Aimé Jacquet de gagner, pour la première fois, la coupe du monde de football. La France était, alors, en pleine cohabitation politique avec Jacques Chirac comme président de la République chef de l’Etat (classé à droite de l’échiquier politique) et Lionel Jospin premier ministre chef du gouvernement (classé à gauche). Dans une idée lumineuse sans doute inspirée par le Saint-Esprit, l’ancien ministre de l’Intérieur, Charles Pasqua, qui était la terreur de tous les sans-papiers (avec son collègue Robert Pandraud ministre de la Sécurité) quand ils officiaient dans le gouvernement du premier ministre Jacques Chirac entre 1986 et 1988, conseilla au ministre de l’Intérieur, le socialiste, Jean-Pierre Chévènement, de profiter de ce moment de joie et de grande ferveur que connaissait la France, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, pour régulariser tous les sans-papiers. Jean-Pierre Chévènement réserva une fin de non recevoir à l’idée de Charles Pasqua. L’histoire, aujourd’hui, semble se répéter. L’équipe de France est, à nouveau, en finale de coupe de monde de football avec de très fortes chances de la gagner. Une fois de plus, l’ossature du Onze de l’équipe (comme il y a vingt ans) est, essentiellement, composée d’Africains d’origine et de leurs ascendants antillais. Emmanuel Macron, qui sera présent au stade, ne doit pas, uniquement, s’en servir pour gagner des points dans les sondages. Que la victoire à venir des Bleus l’aide à résoudre des questions de fond qui se posent à la société française dont celle de l’immigration. Que la victoire des Bleus le convainque d’ordonner la régularisation de tous les sans papiers. Car la France avec ses étrangers est plus forte que la France qui se ferme.

Dans le Onze du départ, six joueurs sont d’origine africaine ou afro-descendante : Paul Pogba (Guinée), Samuel Um Titi et Kylian Mbappe (Cameroun), Blaise Matuidi (Angola), N’Golo Kanté (Mali) et Raphaël Varane (Martinique). Voilà l’apport de l’Afrique et des Afro-Descendants dans le Onze du départ, soit, plus de 50% de l’équipe.

L’Europe n’est pas en reste. Elle ravitaille les Bleus avec Lucas Hernandez et Hugo Lloris (Espagne), Olivier Giroud (Italie) et Antoine Grizmann (Allemagne).

Seul Benjamin Pavard du haut de ses petits (et sympathiques) 21 ans, serait un Français d’origine (comme on dit).

Si on considère l’ensemble des 23 Bleus sélectionnés, la part de l’Afrique et des Afro-descendants (Antillais) devient encore plus importante. En son temps, Raymond Domenech n’hésitait pas un seul instant pour aligner 9 joueurs noirs sur les 11 entrants. « J’aligne la meilleure équipe », répondait-il quand on lui posait la question. Vive la France plurielle (ou de la diversité) !

On a la preuve (par neuf) que l’immigration est une chance pour la France et non un problème. A condition, cependant, que la Françafrique (politique façonnée par De Gaulle pour pomper les ressources de ce continent et appliquée aujourd’hui par Emmanuel Macron) soit abolie pour permettre à l’Afrique de profiter, aussi, de ses fils et filles valables.

Les bienfaits de l’immigration ne sont pas seulement visibles en football (avec la coupe du monde de football), mais, ils sont, aussi, visibles dans tous les autres sports, et dans tous les autres aspects de la vie courante, à condition que l’Etat français ait le courage de donner la chance égale à tous. Cela n’est pas, encore, le cas.

Cela dit, il y a aussi lieu d’être inquiet : on se souvient qu’un ancien sélectionneur de l’équipe de France (Laurent Blanc pour ne pas le nommer) avait osé proposer que les centres de formation pour jeunes footballeurs en France recrutent moins de Noirs. Blanc proposait un quota de 30% à ne pas dépasser pour cette catégorie de postulants. Tollé dans le milieu du football français qui fut, littéralement, scandalisé, au point que son idée fut classée sans suite. Du moins, on l’espère. Et pendant des siècles et des siècles. Amen !

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