FRANCE : Le musée Jacques Chirac (Quai Branly) a son premier directeur noir

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Sur proposition des ministres de la Culture et de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, par décret en Conseil des ministres du 27 mai 2020, le président de la République a nommé Emmanuel Kasarhérou président du musée du quai Branly-Jacques Chirac. Une première pour un Noir en France dans ce domaine.

Ancien directeur du musée territorial de Nouvelle-Calédonie et directeur général de l’Agence de développement de la culture kanak – Centre culturel Jean-Marie Tjibaou, Emmanuel Kasarhérou est, depuis 2014, adjoint au directeur du patrimoine et des collections du musée du quai Branly-Jacques Chirac. Il est spécialiste de l’art et des civilisations du monde océanien, notamment, de la culture kanak à laquelle il a consacré une exposition de référence présentée à Paris, puis, à Nouméa (2013-2014).

Nommé, le 27 mai, à la tête d’un musée devenu une référence internationale (20e musée français au niveau de l’attractivité), il s’attachera à poursuivre et renforcer le « dialogue des cultures » inscrit au cœur des missions de l’institution.
 
Son projet pour le musée du quai Branly comporte un volet scientifique fort : renforcement de l’étude de l’histoire des collections du musée, afin de mieux en valoriser encore l’immense richesse, et développement de la politique de recherche et d’enseignement spécifique au musée. Dans le même temps, il s’agira pour lui de favoriser un renouvellement des publics du musée, notamment, les publics franciliens, en faisant en particulier davantage appel aux artistes contemporains, qui seront présents dans toutes les activités du musée (exposition, programmation événementielle, spectacle vivant).
 
Emmanuel Kasarhérou fera, également, de la coopération avec les pays d’origine des collections et de la circulation de celles-ci une priorité de son action. Il poursuivra l’insertion du musée dans le réseau européen des musées des cultures du monde, en développant des projets scientifiques et culturels conjoints dans le cadre de la nouvelle politique de coopération patrimoniale avec l’Afrique.
 
Emmanuel Kasarhérou succède à Stéphane Martin, dont le ministre de la Culture, Franck Riester, et la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal, souhaitent souligner le rôle décisif dans le succès du projet du musée du quai Branly-Jacques Chirac. Stéphane Martin a porté le musée depuis son origine pour en faire un acteur culturel et scientifique incontournable au service de la connaissance des arts, des cultures et des civilisations du monde par le plus large public.
 
Les ministres saluent par ailleurs le travail de Jérôme Bastianelli, directeur général délégué du musée, qui a assuré la présidence par intérim de l’établissement depuis la fin de l’année 2019.
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Le nouveau directeur du musée du quai Branly estime que les musées doivent trouver « un chemin de retour » pour les œuvres qui ont été “pillées pendant la colonisation”. Une excellente chose qui est conforme aux déclarations d’Emmanuel Macron prônant le retour en Afrique des oeuvres culturelles pillées.

Né en 1960 à Nouméa d’un père kanak et d’une mère métropolitain (la linguiste spécialiste de la langue houailou Jacqueline de La Fontinelle), Emmanuel Kasarhérou est le premier Kanak à la tête d’un grand musée métropolitain. Le Musée du quai Branly présente des objets venus de tout le monde non-occidental.

Pour lui, il faut réfléchir à cette question et “voir quels sont les voies et moyens qui permettent de trouver un chemin de retour pour ces objets” . “Il nous faut faire des recherches sur l’origine de ces collections, car ce qui nous agite aujourd’hui sur cette question de la provenance et des origines, ce n’est pas forcément ce qui animaient nos prédécesseurs“.

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