Après le Sommet de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) du 16 décembre, à Yaoundé, où tous les chefs d’Etat avaient la tête dans l’eau, le président du Gabon, Brice Oligui Nguéma, est celui qui montre des aptitudes à prendre, réellement, le taureau par les cornes. Si le discours des vœux du 31 décembre 2024 de ses cinq homologues, était monocorde avec les airs du déjà vu et du déjà entendu, Oligui, lui, a, carrément, bousculé les certitudes en sortant des rangs avec un plan anti-chômage inédit dans la sous-région. Même le patriarche (dans sa légendaire clairvoyance) n’avait pas fait mieux de son vivant. Il ne faut donc pas hésiter à décerner la Mention Bien à son jeune successeur car ce qu’il compte faire là est bien pour le Gabon, et même pour toute la sous-région.

Les Gabonais devraient saluer le volontarisme de leur président de transition qui fait, parfois, défaut dans la CEMAC, organisation sous-région considérée comme le mouton noir des organisations sous-régionales du continent africain (sur notre photo, Brice Oligui Nguéma au Sommet extraordinaire de la CEMAC à Yaoundé). C’est vrai qu’il y a l’UMA (Union du Maghreb arabe) dont on entend à peine parler, et qui fait pire que la CEMAC. On souhaiterait que la CEMAC rivalise avec la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) et la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) où l’intégration n’est pas un vain mot, mais, un comportement, un mode de vie.

Le jeune président gabonais va s’attaquer au chômage de ses compatriotes encore plus jeunes que lui. Que compte-t-il faire ? Il va lancer trois chantiers structurants ; la construction du port en eau profonde de Mayumba (avec plus de 15 mètres de tirant d’eau), la construction de la ligne du chemin de fer Belinga-Bouée-Mayumba et, enfin, l’édification d’un grand barrage hydroélectrique à Bouée. Ces trois projets structurants vont employer, au bas mot, 163.000 personnes. Qui dit mieux au sein de la CEMAC ? Personne !

Il faut rendre à César ce qui lui revient : La vision de Brice Oligui Nguéma est à féliciter car il n’y a pas une autre façon de mettre le Gabon au travail.

Avec 70% de la population âgée de moins de 35 ans dont 40% de chômeurs, il fallait un remède de cheval pour faire face à cette gangrène sociale. Bref, le ton est donné. Aux Gabonais de suivre leur guide !