GABON : Reprise progressive en main du pays par Ali Bongo Ondimba (depuis Rabat)

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Dieu est grand ! Ceux qui disaient que le président du Gabon, Ali Bongo Ondimba, était, politiquement, hors jeu, en ont eu pour leur grade. Coup sur coup, il vient de leur prouver le contraire, en montrant qu’il suit de très près les affaires de l’Etat du Gabon dont il a la charge. Contre toute attente, il a mis fin aux fonctions de Franck Emmanuel Issoze Ngondet que d’aucuns considèrent (à tort ou à raison) comme un félon. Le président vient tout aussi de surprendre à un autre niveau. Alors que tout le monde l’annonçait parti, il a maintenu dans ses fonctions de directeur de cabinet civil et politique du président de la République (au moins provisoirement), le très controversé, Brice Laccruche Alihanga, ainsi que, l’ensemble de ses collaborateurs. Qui peut encore dire que Ali Bongo Ondimba ne contrôle pas la situation ?

Conséquence, les Gabonais sont à la fois contents et en colère. Contents parce que le président redevient un homme d’action à la tête de l’Etat. Mais, il y en a aussi en colère parce que le président n’a pas puni tous les traîtres à la cause ou ceux des grands responsables qui sont considérés comme tels. Bouteille à moitié vide ou à moitié pleine ? C’est selon, ce qui est la preuve que le président de la République, reprend, progressivement, les choses en main. Il agit en fonction du temps présidentiel et non selon les rumeurs distillées à Nzeng Ayong et ailleurs.

Alors que personne ne s’y attendait, il a limogé le premier ministre dont la loyauté avait été mise en doute alors que le président de la République luttait avec la mort sur son lit d’hôpital du King Faysal de Riyad. Issoze Ngondet devient le nouveau médiateur de la République dont on ignore, exactement, l’utilité. Une précision : il n’a pas eu le temps de démissionner. Il a été limogé, ce qui est le prix de sa trahison. On se souvient qu’il avait demandé l’application de l’article 13 ayant trait à la vacance du pouvoir, avant de se rétracter en douceur. Le mal était déjà fait.

Nommé premier ministre, chef du gouvernement, Julien Nkoghe Bekale, n’a pas attendu 24 heures pour former un gouvernement qui n’est pas très différent de celui qui était, déjà, en place. On note, simplement, que ce poste revient à un fils de l’Estuaire comme cela avait, souvent, été le cas sous le patriarche.

En toute vraisemblance, le président de la République serait sur le point de rentrer au Gabon (où il poursuivra ses soins). Le nouveau gouvernement, comme le prévoit la constitution, devra prêter serment devant lui. En présence de la présidente de la Cour constitutionnelle. Au Palais du Bord de Mer. Une prestation qui devrait être retransmise en directe par Gabon Télévision.

Deuxième acte important : Le président a reconduit tout le cabinet présidentiel à commencer par son chef, Brice Laccruche Alihanga, qui reste en poste. Ce dernier est loin d’être exempt de tout reproche. Beaucoup beaucoup de « notes » négatives circulent sur sa modeste personne. Mais, on peut penser que le président n’ait pas pris le risque de faire des changements dans sa propre administration présidentielle alors qu’il n’est pas sur place à Libreville, au regard du caractère très sensible des fonctions qu’assument les uns et les autres à ses côtés, ce qui ne veut pas du tout dire que tout va bien pour le mieux du monde au Palais du Bord de Mer. Au contraire ! On peut même dire que la sérénité ne règne pas de ce côté que les observateurs considèrent comme le thermomètre de la nation. Alors, alors, alors ?

Autre nouveauté : l’arrivée de Faustin Boukoubi au perchoir comme président de l’Assemblée nationale. Fidèle du président de la République, il est récompensé pour sa loyauté à l’endroit du « Très distingué camarade président ».

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