GUINEE : Alpha Condé invité en Turquie pour se soigner par le président Erdogan (grâce à une maladie diplomatique)

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Alpha Condé souffrirait-il d’une maladie diplomatique ? Est-il réellement souffrant, alors qu’il n’y a pas deux mois, il revenait de plusieurs mois de soins des Emirats arabes unis ? S’il est malade vrai vrai, pourquoi n’est-il pas retourné à Abou Dhabi où des médecins l’ont suivi, pendant deux mois, lors de son dernier séjour à l’étranger ? Nul doute qu’à son âge, Alpha Condé soit dans une situation où sa santé doive être surveillée de façon régulière, mais son voyage en Turquie ressemble bien à une maladie diplomatique. Car il y a d’abord eu la réticence des Emirats arabes, une destination que négociait le président de transition tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno. Toutefois, c’est le groupe turc qui co-gère le port de Conakry, Albaray, qui a réussi à emporter la décision du colonel, Mamady Doumbouya. Le président turc a immédiatement dépêché un jet privé qui a transporté l’ancien président sans son médecin. Ce n’est donc pas un séjour médical à proprement parler, mais, un exil doré en Turquie. Le président turc depuis septembre 2021, date de l’éviction de Condé du pouvoir, souhaitait l’accueillir dans son pays pour qu’il y reste. Alpha Condé ne va donc pas rentrer en Guinée de si tôt.

Alpha Condé a, donc, quitté Conakry, ce samedi, 21 mai, à bord d’un aéronef turc, qui attendait sur le tarmac de l’Aéroport Ahmed Sékou Touré de la capitale (sur notre photo, Alpha Condé regagne le jet privé mis à sa disposition par le président turc). La veille, à la télévision nationale RTG, un communiqué du gouvernement de transition l’avait à nouveau autorisé à se rendre à l’étranger pour des raisons médicales sans préciser sa destination, ni la durée de son séjour. Il ne disait rien non plus sur son état de santé.

Alpha Condé est autorisé à quitter le pays malgré les poursuites engagées début mai contre lui et une trentaine d’anciens hauts responsables de sa présidence pour assassinats, actes de torture et enlèvements.

Les poursuites ont été ouvertes à la suite de l’action en justice d’un collectif dénonçant la répression caractéristique des dernières années de la présidence Condé, qui a fait des dizaines de morts. Selon Le CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement), cette décision est en parfaite conformité avec les dispositions procédurales et judiciaires.

C’est la deuxième fois que l’ancien président guinéen quitte son pays, en janvier, il s’était rendu aux Emirats arabes unis afin de recevoir des soins avant de regagner Conakry le 8 avril dernier. Après son retour, les nouvelles autorités avaient annoncé qu’il était libre de ses mouvements. Mais, il n’a pas été vu en public depuis lors.

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