LITTERATURE : Souvenirs du Congo-Brazzaville de l’ancien garde des Sceaux de Pascal Lissouba (Joseph Ouabari Mariotti)

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Ministre de la Justice garde des Sceaux du président, Pascal Lissouba, Joseph Ouabari Mariotti se répand dans un livre qu’il vient de publier aux éditions Baudelaire en France. Dictateur indécrottable qui totalise une quarantaine d’années au pouvoir et qui déboulonna le « professeur des professeurs » Lissouba par un coup d’état sanglant en octobre 1997, après avoir pris grand soin de détruire tous les quartiers Sud de Brazzaville, plus particulièrement, Bakongo et Makélékélé, Denis Sassou-Nguesso ne sera regretté par personne au Congo (même par les siens) si jamais un brave sous-officier (il a déjà corrompu tous les officiers) décidait de lui régler son compte. Pour le moment, il se donne des airs de grand chef mbochi sur les bords de la rivière, Alima, mais comme chaque chose a une fin, les Congolais ne perdent rien à attendre. Dans son livre, Joseph Ouabari Mariotti se contente de dire juste qu’il garde, jusqu’à ce jour, des séquelles du coup d’état de Sassou de 1997, qui mit fin à l’expérience démocratique au Congo-Brazzaville. Aujourd’hui, Sassou toute honte bue préfère proclamer les résultats de (sa) présidentielle à 2 heures du matin, quand tout le monde dort, après avoir pris le soin de placer des chars et des orgues de Staline à tous les carrefours de la ville de Brazzaville. Ainsi va la démocratie version Sassou dans le pays de Marien Ngouabi et d’Alphonse Massamba-Débat.

Au fil des années, Ouabari Mariotti se prête à l’exercice de l’introspection et relate ses expériences – positives et négatives. Après avoir longuement hésité, il choisit de publier ce livre, fruit de ses réflexions. Mariotti parle :

« Août 1981, Brazzaville. M. Emmanuel Alihonou, directeur de cabinet de M. Pierre Nze, ministre congolais des Affaires étrangères et de la Coopération demande à me rencontrer. Je vais à lui. Il m’exprime, en toute simplicité, la volonté de son ministre de me désigner directeur du Département Afrique à son ministère. M. Jérôme Ollandet, un vieil ami, collègue enseignant à l’Université Marien Ngouabi, assurait les fonctions de secrétaire général aux Affaires étrangères.

Je redoutais, par cette offre du ministre, Pierre Nze, une surcharge du travail. Les traces physiques et morales du cumul des fonctions au cabinet du ministre de l’Education nationale, M. Antoine Ndinga Oba, étaient encore vivaces. D’expérience, je trouvais la pratique du cumul contre-productive à deux niveaux. Elle porte atteinte au bon fonctionnement des mécanismes de l’administration. Du cumulard, elle requiert un surplus de travail qui n’est pas toujours exécuté et générerait les tendances absentéistes.

Néanmoins, je donne mon accord à la proposition du ministre, Pierre Nzé. Je m’étais, au préalable, entretenu avec un spécialiste des questions diplomatiques sur le fonctionnement du ministère, ses objectifs et les attentes au département Afrique. La réputation de citoyen honnête, bon républicain, homme de gauche qu’avait dans l’opinion M. Pierre Nzé, a motivé mon acceptation. Quand je prends mon service au ministère des Affaires étrangères, la structure est installée dans un ancien immeuble de l’armée française, aux environs de l’actuel palais du peuple. Ma carrière y a été marquée par de nombreux voyages en Afrique » (fin de citation).

Ouabari Mariotti naît en 1944 au Congo. Délaissé à la naissance par son père – un administrateur colonial – entre les mains de sa mère, il est élevé par Charles Auguste Atipot, son père adoptif, jusqu’à l’adolescence. Passionné de rumba congolaise depuis son plus jeune âge, il exerce plusieurs petits boulots durant les vacances scolaires et universitaires. Il devient, ensuite, le premier proviseur africain du lycée Victor Augagneur de Pointe-Noire, avant d’occuper le poste de secrétaire général auprès du premier ministre, parallèlement, à sa qualité de maître-assistant de géographie à l’Université Marien Ngouabi à Brazzaville. Par la suite, Ouabari Mariotti est nommé garde des Sceaux et ministre de la Justice sous l’ère du président, Pascal Lissouba, et subit les effets désastreux du coup d’état du 5 juin 1997, qui fragilisa la nation congolaise. L’auteur ne parvient toujours pas, affirme-t-il, à se remettre des traumatismes causés par ce putsch.

Afrique Education, votre magazine préféré, conseille vivement la lecture de cet ouvrage à tous les Congolais du Congo et de la diaspora.

Code ISBN : 979-10-203-5945-2

Format : 15 x 21 cm – 454 pages

Prix de vente : 25,00 €

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