MALI : CONCERTATIONS POUR SAUVER L’ANNEE SCOLAIRE

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Une quinzaine d’organisations non-gouvernementales maliennes ont lancé une croisade visant à trouver des solutions à la crise qui secoue l’école malienne depuis plusieurs mois. A l’origine des troubles, des revendications financières et pédagogiques se traduisant par des grèves alternées d’enseignants ou d’élèves qui succèdent à de courtes périodes de reprise de cours.

Réunies au sein d’un Cercle de réflexion et d’information (Cri-2002), ces associations ont entrepris une médiation afin de rapprocher les positions des différents acteurs, notamment, les syndicats d’enseignants, les associations d’élèves et étudiants et le gouvernement.

Le groupe que préside l’ancien premier ministre Abdoulaye-Sékou Sow a déjà mis sur la table de négociations une proposition de sortie de crise en 15 points avec comme premier remède « une trêve pour l’année scolaire 2000-2001 ». Une table ronde de « Vérité et Consensus sur l’école » sera bientôt organisée à cet effet. D’autre part, le lancement d’une campagne nationale de souscription financière en signe de solidarité et d’un « programme spécial d’urgence » est souhaité.

Elèves et étudiants réclament de meilleures conditions de vie et d’étude, notamment, une définition des critères d’attribution de la bourse de 26.500 f cfa depuis que le gouvernement a décidé de ne plus l’octroyer « automatiquement » à tous les étudiants. Les quelque 20.000 étudiants maliens ont obtenu le paiement d’un forfait de 38.250 f cfa pour « préparer » la rentrée, mais continuent de s’opposer farouchement au gouvernement sur d’autres points.

Secrétaire général de la mythique Aeem (Association des élèves et étudiants du Mali), Mohamoudou Aldjanabangou demande de revoir les critères d’attribution des bourses et réclame aussi le repêchage d’étudiants renvoyés. Il exige en outre que les écoles soient bien équipées notamment en outils informatiques.

De leur côté, les enseignants revendiquent un « statut particulier » et refusent de faire les évaluations ou de communiquer les résultats des examens. Estimés à environ 19.000 agents dont les salaires varient de 50.000 f cfa pour les instituteurs à 100.000 f cfa pour les enseignants du supérieur, ils réclament une hausse de 15% de leurs salaires et primes. L’Etat affirme ne pas disposer de moyens financiers pour satisfaire dans l’immédiat les revendications mais consent à faire quelques efforts. Ces efforts, selon le ministère de l’Education nationale, sont par exemple le fait que le premier poste budgétaire de l’Etat est l’Education nationale avec 55 milliards de f cfa par an.

C’est ainsi qu’une hausse de 2.000 f cfa va être consentie aux indemnités d’enseignement, lesquelles varient actuellement entre 6.000 et 10.000 f cfa. Cette mesure étant plutôt bien accueillie dans l’ensemble, le ministère travaille déjà, sans perdre de temps, au tableau des examens de fin d’année scolaire.

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