MAROC : Les petits appétits grandissants de Sa Majesté Le Roi en Afrique noire

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Le Produit intérieur brut (PIB) du Maroc devrait atteindre 121,4 milliards de dollars, en 2017, selon des projections publiées par la Banque africaine de développement (BAD), dans le quotidien gouvernemental, Le Matin du Sahara.

Le Maroc serait, en outre, la 6e puissance économique à l’échelle du continent (en termes de PIB à prix courants), derrière le Nigeria (581 milliards de dollars), l’Afrique du Sud (276 milliards de dollars), l’Egypte (264 milliards de dollars), l’Algérie (170 milliards de dollars) et le Soudan (124 milliards de dollars). Cela dit, le Maroc serait, économiquement, de loin, le pays le plus agressif devant l’Afrique du Sud et le Nigeria. Le PIB du Maroc est supérieur à celui des pays de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) et de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) réunis. Voilà qui explique la frénésie des investissements du royaume chérifien dans tous les pans économiques des pays concernés (banques, eau, télécommunications, finances, assurances, industrie, formation dans tous les domaines y compris militaires, santé et médecine, transport aérien, etc.), comme le montre, d’ailleurs, la présence du roi du Maroc, le 23 novembre 2016, à Antsirabe, à Madagascar, un pays que lorgne, également, l’investissement chérifien (notre photo).

Le Maroc verrait d’un très mauvais oeil l’implantation d’Israël en Afrique noire. Les entreprises juives, généralement, très performantes et compétitives, contesteraient, nettement, la suprématie montante de l’investissement chérifien en Afrique. On n’est, donc, pas étonné que le Maroc se compte parmi les pays arabes qui militent, activement, contre la tenue du Sommet Israël-Afrique, qui aurait dû se tenir, à Lomé, du 23 au 27 octobre 2017, mais qui a dû être reporté pour des raisons indépendantes à la volonté des autorités togolaises. Comme quoi, le business commande la diplomatie.

Globalement, la Banque africaine de développement table sur une amélioration de la performance économique en Afrique à moyen terme. Cette évolution favorable est le résultat des efforts des pays dans la diversification et la transformation structurelle de leur économie, qui « doivent se poursuivre avec urgence et intensité » face à la volatilité des prix des produits de base.

La dynamique de la demande intérieure et des investissements publics dans l’infrastructure a, également, contribué à soutenir la croissance dans de nombreux pays. « Au-delà de l’accumulation de capital physique, la productivité de ces investissements, qui est importante pour une croissance durable, doit rester une priorité politique », recommandent les experts de la BAD. Selon eux, les déficits des comptes budgétaires et courants devraient se resserrer en raison de la forte performance des exportations et de l’augmentation des recettes publiques.

Sur le plan régional, l’Afrique de l’Est reste la zone connaissant la plus forte croissance, avec une croissance estimée à 5,4% en 2017 et 5,8% en 2018. La croissance dans cette région est, principalement, tirée par une demande intérieure forte et des dépenses élevées en infrastructures publiques.

L’Afrique du Nord enregistrerait, elle, entre 2017 et 2018, le taux moyen de croissance le plus élevé soutenu par la reprise en Egypte, au Maroc et en Algérie.

La Banque met, toutefois, en garde contre les incertitudes politiques et la baisse de la production de pétrole en Libye qui continuent de peser sur la croissance dans la région de l’Afrique du Nord. La Libye devrait s’attendre à des croissances négatives en 2017 (-4,9%) et 2018 (-3,9%). Mais, peut-on espérer mieux sans gouvernement légal accepté par tous à Tripoli ?

Vient, ensuite, l’Afrique de l’Ouest, dominée par les producteurs de pétrole, qui devrait enregistrer des améliorations de la croissance à, respectivement, 2,5 et 4%, principalement, en raison de l’amélioration de la production pétrolière au Nigeria et de la hausse des prix mondiaux des matières premières.

Reste l’Afrique centrale qui poursuit, aussi, son redressement, sous la houlette du Fonds monétaire international (FMI) pour ce qui est de la CEMAC. La croissance devrait, aussi, être positive dans cette zone, bien qu’elle soit très affectée par des guerres et rébellions de toutes sortes (Centrafrique, Cameroun, Tchad, République démocratique du Congo et Burundi).

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Appétits du roi.

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