NANA AKUFO-ADDO : Vivement la fin de sa présidence en exercice de la CEDEAO (car c’est une catastrophe)

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Les présidents ghanéens nous avaient habitué à autre chose : dignité, droiture, respectabilité, panafricanisme. Kwamé N’Krumah a montré la voie à suivre aux Africains. Plusieurs décennies après sa mort, les Africains essaient de suivre ses enseignements, sans jamais y parvenir. Plus près de nous car récemment décédé, l’ex-capitaine d’aviation, Jerry Rawlings, a mis fin au cycle des coups d’état au Ghana et restauré la démocratie dans ce pays, ainsi que, le respect qui lui était dû. Nana Akufo-Addo, le président actuel, a tout fait voler en éclats. Il est, totalement, inapte à la fonction.

La France et la Côte d’Ivoire lui font jouer un mauvais rôle à la présidence en exercice de la CEDEAO. C’est la diplomatie française qui lui a dicté la fermeté qu’il affiche sur le dossier malien. Il faut bien noter que la France d’Emmanuel Macron et la Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara, c’est bonnet blanc blanc bonnet. Mieux, la France, pour ne pas trop se montrer, préfère passer ses ordres par Alassane Ouattara dont le radicalisme au Mali fait oublier qu’il est le premier chef d’Etat de la CEDEAO à bafouer la constitution de son pays en se présentant pour un troisième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire. Perelman et Boisbouvier de RFI dans une interview commune, en début de cette semaine, le lui ont dit, et Ouattara s’en est irrité. Parce que les deux confrères ont touché là où ça fait mal.

Mais après ce viol de la constitution ivoirienne par Ouattara, du côté de Nana Akufo-Addo et de sa CEDEAO dont le président de la Commission se trouve d’ailleurs être un Ivoirien, c’était motus et bouche cousue. Ouattara devait, logiquement, être sanctionné par la CEDEAO mais le très peureux président ghanéen n’a pas eu le courage de lui dire mot. Il en est de même de la Guinée où de braves militaires ont, eux, pris leurs responsabilités en écourtant le mandat malvenu de celui qui se faisait appeler « professeur » Alpha Condé. Alors qu’il ne fut qu’un modeste chargé d’enseignement à l’Université de Paris pendant ses longues années d’exil sur les bords de la Seine. On sait que le jeune président français n’a pas eu de politique africaine pendant ses 5 ans passés à l’Elysée. Il faudrait peut-être qu’il se fasse discret sur les questions africaines pendant sa campagne présidentielle.

Nana Akufo-Addo est l’invité de Marc Perelman ce vendredi, 18 février à 15h45 GMT sur la chaîne française de télévision, France 24. Dans cette interview, il affirme que la décision de retrait du Mali impose une redéfinition du cadre régional de la lutte contre le terrorisme. Ce n’est pas une grande découverte car même les étudiants de deuxième année de droit de l’Université d’Accra le savent. Mais là où il dérape totalement, c’est quand il va jusqu’à demander le départ des mercenaires étrangers de la région. On a besoin de lui demander : de quel droit il se mêle alors que le Mali est hors CEDEAO et est devenu beaucoup plus souverain et libre de ses choix que ne l’est le Ghana d’aujourd’hui ?

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