PRESIDENTIELLE EN GUINEE-BISSAU : Umaro Sissoco Embalo exclut son principal opposant

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Alors que les élections générales doivent se tenir ce 23 novembre, le président sortant, Umaro Sissoco Embalo, a déclaré qu’une enquête était en cours en lien avec une tentative de coup d’état récemment déjouée. Ce n’est pas la première fois que l’intéressé fait ce genre d’annonce, la précédente remontant à fin 2023. Profitant de l’attention médiatique provoquée par ce moment, il s’était alors montré rassurant sur le fait que la situation interne de son pays était sous contrôle.  

“Dictature Sissoco” ! Voilà ce que s’apprêtait à scander douze activistes à Bissau avant d’être arrêtés par le régime de celui qui veut rempiler à la présidence bissau-guinéenne. Pourtant, ces individus ne comptaient pas dénoncer autre chose que la réalité. Sous Umaro Sissoco Embalo, les coups d’état ont été instrumentalisés pour renforcer sa mainmise sur le pouvoir. Grâce à eux, il a réussi à paralyser le système institutionnel national, concentrant tout entre ses mains.

Non rassuré que les principaux organes du pays lui soient inféodés, et que la candidature de son principal opposant, Domingos Simoes Pereira, ait été écartée pour dépôt tardif, il prétend avoir neutralisé un nouveau coup de force, à quelques semaines du lancement du scrutin. Un timing qui interroge, et qui rappelle curieusement celui de fin 2023, lorsque des élections législatives anticipées étaient prévues, mais avaient, par la suite, été repoussées à l’infini.

Le très peureux petit dictateur bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo (qui compte sur l’armée pour se maintenir au pouvoir) va s’octroyer un autre mandat après avoir exclu son principal opposant Domingos Simoes Pereira.

D’ailleurs, depuis l’ouverture de l’enquête sur ce coup d’état manqué, aucune avancée n’a été présentée à l’opinion publique. Les personnes écrouées à cette époque étant toujours en attente d’un jugement, qui ne viendra probablement jamais. Avec l’annonce du nouvel acte anticonstitutionnel de cette fin octobre, on s’attend à découvrir les gains politiques que va tirer Umaro Sissoco Embalo, dans un pays qu’il a, insidieusement, mis sous sa coupe.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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