PYONGYANG/SEOUL : Résultats du Sommet entre les présidents Kim et Moon

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Donald Trump n’a plus qu’à s’étrangler. La réconciliation entre les deux Corée n’a pas (forcement) besoin de ses oukases pour avancer, bien que lentement, mais, sûrement. Pour preuve, le « leader bien aimé » nord-coréen, Kim Jong-Un, et son homologue sud-coréen, Moon Jae-in, sont convenus, ce mercredi, 19 septembre, d’une série de projets destinés à approfondir les relations sur la péninsule. Voici les points clés des documents signés à Pyongyang après deux jours de sommet.

Le « leader bien aimé » se rendra bientôt à Séoul.

Les deux leaders se sont vus à trois reprises ces six derniers mois. Un record ! Le dirigeant nord-coréen « Kim Jong-Un visitera Séoul dans un avenir proche », dit une déclaration commune.
L’événement pourrait se produire, cette année, à moins de « circonstances particulières », a précisé le président Moon Jae-in. De quoi hérisser les cheveux de Trump qui croit tout régenter dans les relations entre ces deux Etats. Une telle visite serait la première dans la capitale sud-coréenne d’un leader nord-coréen depuis la fin de la Guerre de Corée (1950-1953).

– Fermeture « permanente » –

Le président, Moon Jae-in, s’est rendu, à Pyongyang, dans l’espoir d’obtenir un geste qui permettrait de relancer les négociations sur la dénucléarisation entre Washington et le Nord (notre photo montrant l’arrivée du couple Moon Jae-in).
Le Nord a accepté de « fermer de façon permanente » son site de tests de moteurs de missile et le pas de tirs de Tongchang-ri « en présence d’experts des nations concernées ».
« Le Nord a exprimé sa disposition à prendre des mesures supplémentaires y compris le démantèlement permanent du complexe nucléaire de Yongbyon si les Etats-Unis prennent des mesures correspondantes », ajoute le texte, en référence au centre de recherches atomiques le mieux connu du Nord.
Les analystes se sont montrés dubitatifs, faisant valoir que le site était vieillot et ne servait plus, ce qui n’a pas empêché le président américain, Donald Trump, de saluer le geste dans un tweet : « Très enthousiasmant ! ».
Il y a 13 ans, le Nord s’était engagé à « abandonner toutes les armes nucléaires et les programmes nucléaires existants, et de revenir, prochainement, dans le Traité de non prolifération nucléaire ».
Depuis lors, il a mené six essais et lancé des missiles capables d’atteindre le territoire continental des Etats-Unis.

– Faire baisser la température –

La guerre de Corée s’est achevée sur un armistice plutôt qu’un traité de paix, si bien que les deux pays sont, toujours techniquement, en guerre.
Les ministères de la Défense des deux pays ont signé un pacte visant à réduire les tensions, prévoyant que chacun démantèle 11 postes de garde d’ici la fin de l’année et l’arrêt des exercices militaires frontaliers à partir du 1er novembre.
Ils ont, également, décidé d’établir une zone tampon en mer Jaune, frontière maritime disputée, de suspendre les exercices et tirs maritimes et d’instaurer une zone d’exclusion aérienne à la frontière pour éviter des affrontements accidentels.

– Jeter des ponts –

Ils sont convenus d’inaugurer, cette année, un projet pour connecter leurs réseaux ferrés et routiers et de « normaliser » la situation à Kaesong, la zone industrielle conjointe, désormais, fermée en Corée du Nord.
Cette zone avait été fermée, en 2016, par l’ex-présidente sud-coréenne conservatrice, Park Geun-hye, peu après le quatrième essai nucléaire nord-coréen.
La décision paraît délicate à mettre en oeuvre compte tenu des multiples sanctions internationales infligées au Nord.
Ils ont, aussi, décidé de permettre que les voyages organisés de touristes sud-coréens au Mont Kumgang, station de montagne pittoresque de la Corée du Nord, puissent reprendre « si les conditions sont favorables ». Ces visites avaient été suspendues lorsqu’un soldat nord-coréen avait abattu une touriste sud-coréenne égarée.
Certains esprits chagrins estiment que les projets conjoints servent à financer les programmes militaires interdits de Pyongyang.

– JO –

Les Jeux Olympiques d’hiver organisés au Sud avaient servi de catalyseurs à la détente en cours. Les deux pays veulent aller encore plus loin.
« Le Sud et le Nord sont convenus de participer conjointement et activement aux compétitions internationales, y compris les Jeux olympiques d’été de 2020 et de coopérer en vue d’une candidature commune pour accueillir, ensemble, les Jeux olympiques d’été de 2032 », souligne le texte.
Pyongyang avait boycotté les JO d’été 1988 de Séoul.

– Réunions de famille –

Des centaines de milliers de familles ont été séparées par la guerre. Les rares réunions rappellent à chaque fois le coût humain du conflit et de la partition de la péninsule.
Les échanges directs sont interdits entre les deux Corées. Le Nord s’est, souvent, servi des réunions de familles comme monnaie d’échange dans ses négociations avec Séoul.
Mais, les deux dirigeants ont décidé d’ouvrir un bureau au Mont Kumgang afin de permettre la tenue de retrouvailles régulières. Les Croix-Rouge des deux parties doivent, aussi, discuter d’échanges de courriers et de contacts vidéos entre familles.

Avec AFP

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