RDCONGO : Kinshasa reproche au chef de la diplomatie française de dire la vérité

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« Après avoir allumé le brasier en encourageant les extrémistes, il évacuera ses compatriotes et laissera les Congolais se débrouiller », a déclaré Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, en réaction aux propos du ministre français des Affaires étrangères sur la crise politique en RDC sur la chaîne TV5 Monde.

Invité, lundi, 3 octobre, sur la chaîne francophone, le chef de la diplomatie française (notre photo) avait invité Joseph Kabila à quitter le pouvoir au terme de son actuel mandat et menaçait d’examiner l’hypothèse des sanctions avec l’allié américain, au cas où Joseph Kabila choisissait de s’accrocher.

« La sollicitude du ministre Ayrault pour la RDC devient suspecte », a réagi Lambert. Mende, parce qu’elle « rappelle les interférences qui ont créé le chaos en Libye ». Une pirouette plutôt mal venue dans la mesure où la situation de la RDC est radicalement différente de celle de la Libye à laquelle il fait allusion.

« Aujourd’hui, la RDC a plus besoin de consensus que de ces invectives inutiles », a-t-il poursuivi, indiquant qu’à ce jour, « la France n’a pas apporté un seul franc pour les élections en RDC ». Ayant ramené le débat aux questions d’argent, pourquoi Lambert Mende veut-il que la France octroie une aide électorale à Kinshasa qui ne veut pas organiser l’élection. A quoi servirait cette aide sinon à alimenter les caisses privées des petits potentats locaux ?

Le mandat de Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, arrive à son terme le 20 décembre. La Constitution lui interdit de se représenter, mais, le chef de l’Etat ne donne aucun signe de vouloir quitter son poste alors que le scrutin présidentiel apparaît, désormais, impossible à organiser dans les temps.

La RDC a connu les 19 et 20 septembre une explosion de violences – qui ont fait au moins 53 morts, dont quatre policiers, selon l’ONU – liées au report de la présidentielle qui devait se tenir cette année.
La Commission électorale de la RDC (CENI) projette d’organiser la présidentielle, fin 2018, arguant des contraintes logistiques pour justifier ce report.

La majorité, une frange minoritaire de l’opposition et une fraction de la société civile, qui prennent part aux travaux du « dialogue national » en vue d’élections apaisées en RDC négocient, depuis samedi, un accord politique en vue de fixer « par consensus » la date de la présidentielle.

Le « Rassemblement » des forces politiques et sociales autour de l’opposant historique, Etienne Tshisekedi, qui boude le « dialogue national », tenait son conclave, mardi, à Kinshasa, en vue de proposer une « feuille de route de sortie de crise » née de la réélection contestée de Joseph Kabila, en 2011, dans un scrutin entaché d’irrégularités.

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