RDCONGO : Quelle image Félix Tshisekedi donne-t-il de lui en emprisonnant (abusivement) des activistes de la société civile ?

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Voici la question que tout le monde se pose en République démocratique du Congo (RDC) : Félix Tshisekedi protège-t-il le gouverneur, Dieudonné Bobo Boloko Bolumbu, transfuge du parti de l’ancien président, Joseph Kabila ?

Arrêtés sur ordre du gouverneur de l’Equateur depuis le 18 novembre 2021, l’activiste des droits de l’homme Joseph, Bayoko Lokondo, et ses amis dont un journaliste qui couvrait leur marche pacifique, sont détenus injustement dans la prison centrale de Mbandaka.

Dans le but de les maintenir en prison et craignant la tenue des audiences pour ne pas entrer au fond du dossier qui allait aboutir à la libération des détenus faute d’indices sérieux de culpabilité, le gouverneur, Dieudonné Bobo Boloko Bolumbu (notre photo), se constituant partie civile fait un pourvoi en cassation contre seulement la saisine du tribunal, une procédure qui n’existe d’ailleurs pas, car l’article 35 alinéa 2 de la Loi Organique n°13/010 du 19 février 2013 relative à la procédure devant la Cour de cassation stipule : le recours en cassation contre les jugements avant dire droit n’est ouvert qu’après le jugement définitif.

Comme l’affaire a été aveuglément envoyée à la Cour de cassation, la partie civile qui avait le délai de 30 jours pour consigner et déposer sa requête de confirmation appelée « mémoire » conformément à l’alinéa 4 de l’article 49 de la même loi qui stipule : « Le pourvoi en cassation formée par déclaration au greffe de la juridiction qui a rendu le jugement doit, sous peine d’irrecevabilité, être confirmé dans les trois mois, par une requête ».

Emis le 26 novembre 2021 par le gouverneur, Dieudonné Bobo Boloko Bolumbu, qui n’a pas confirmé sa requête, le dossier opposant le gouverneur de l’Equateur contre l’activiste, Joseph Bayoko Lokondo et consorts, allait être classé par la Cour de cassation et retourné à la juridiction du départ à Mbandaka depuis le 26 février 2022 pour la poursuite de la procédure.

4 mois après, le dossier ne retourne toujours pas et nous apprenons que le gouverneur, Dieudonné Bobo Boloko Bolumbu, entretient  le cabinet du premier président de la Cour de cassation et quelques agents influents du greffe de cette juridiction pour dissimuler le dossier afin que les activistes soient maintenus injustement en prison. Cette corruption avérée est dénoncée par la société civile et les personnes de bonne foi.

Qui est le gouverneur Dieudonné Bobo Boloko Bolumbu ?

Boloko Bolumbu 5è gouverneur à Mbandaka est réputé mécène et corrupteur opérateur économique du chef de lieu de la province de l’Equateur. Ce monsieur qui s’est enrichi on ne sait comment est dans l’immobilier et dispose en même temps des chambres froides.

Le gouverneur de province, Dieudonné Boloko Bolumbu Bobo, avait été destitué de ses fonctions en juin 2021, par la majorité écrasante de l’Assemblée provinciale.

Curieusement, le gouverneur, Bobo Boloko Bolumbu, a été réhabilité par une Cour constitutionnelle corrompue en août 2021 contre la volonté populaire.

13 signataires de ladite motion de destitution de l’Assemblée provinciale ont reproché au chef de l’exécutif provincial plusieurs griefs, notamment, l’incompétence, le détournement des deniers publics et la spoliation des espaces publics de l’Etat.

L’Assemblée provinciale avait reproché au chef de l’exécutif provincial de l’Equateur, Bobo Boloko Bolumbu, entre autres : l’utilisation sans justification d’un montant de 2.500.000.000 FC, selon le rapport de l’Inspection générale des finances ; le détournement des fonds destinés à l’achat de 10 Jeep pour les membres de son gouvernement et le détournement de 600.000 $ mis à la disposition de la province pour des actions urgentes concernant la population.

Il fait face à une pression considérable de l’opinion publique et particulièrement de la société civile qui ne cesse de réclamer sa démission pour incompétence. Ce gouverneur contesté par la rue n’hésite pas de recourir aux méthodes dictatoriales pour museler les contestataires et les opposants à ses pratiques illégales.

Les pratiques dictatoriales et répressives du gouverneur de l’Equateur sont bien connues. Bobo Boloko Bolumbu a été mis en accusation au mois d’octobre pour le meurtre de Germaine Inga Yeni, une jeune femme tuée, selon les plaignants, par ses gardes du corps lors de l’ouverture de la session budgétaire à l’Assemblée provinciale le 30 septembre 2021 à Mbandaka.

C’est exactement ce qui s’est passé ce jeudi, 18 novembre 2021, à Mbandaka, où plusieurs personnes parmi lesquelles les membres de l’UDPS, qui marchaient pacifiquement ont été maltraitées, torturées et arrêtées, a indiqué l’un des manifestants à liberteplus.net parlant de 16 arrestations dans les rang des manifestants.

« Les marcheurs pacifiques demandaient au président de la République, Félix Tshisékedi, la révocation de Bobo Boloko. Ceux-ci ont été brutalement réprimés, arrêtés molestés et conduits directement au cachot.

Il s’agit des membres de la Génération consciente ci-après :

JOSEPH BAYOKO LOKONDO

CAMILLE MOWANGI

2 membres de l’UDPS et un droumeur

Toutes ces personnes ne méritent pas une détention prolongée sans jugement.

Afin de continuer de violer les droits et libertés en RDC en toute impunité, Dieudonné Bobo Boloko Bolumbu qui était jusque-là le président fédéral au PPRD, a adhéré officiellement à l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), mardi, 10 mai 2022, devant le ministre près le président de la République sans pour autant démissionner du parti de l’ancien président de la République, Joseph Kabila.

Cet homme, qui a une ambition débordante aurait-il une stratégie à savoir, faire de l’ombre à Félix Tshisekedi ?

Après avoir siégé au Bureau politique du Front commun pour le Congo (FCC), pour couvrir tous les cas de violation des droits de l’homme dans sa province, il vient de prendre sa carte de l’UDPS, le parti du président Félix Tshisekedi.

Son adhésion à l’UDPS serait-elle une stratégie pour avoir les faveurs du président Tshisekedi ?

Le président, Félix Tshisékédi, ne doit pas cautionner la mauvaise gouvernance et les violations des droits de l’homme dans toute l’étendue de la RDC.

C’est pourquoi nous demandons d’une part, aux autorités de la RDC de mettre fin à ce déni de justice et d’autre part, de délocaliser cette affaire afin que justice se fasse et que les détenus arbitraires retrouvent leur liberté.

Me Maurice Massengo-Tiassé

Président du Comité international pour le respect et l’application de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (CIRAC)

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