RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE : Les six régions du monde les plus menacées

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Le réchauffement climatique est certes global, mais certains endroits sont particulièrement vulnérables. Sécheresse, incendies, ouragans ou montée des eaux : qui va être le plus touché par les événements climatiques extrêmes ? Tour d’horizon des régions qui vont vivre les événements les plus extrêmes. Comme par bonheur, l’Afrique, championne toutes catégories des catastrophes naturelles, n’y figure pas. Comme quoi, Dieu est juste !

Du Moyen-Orient à la Sibérie, de l’Espagne aux Caraïbes, plusieurs régions du monde sont particulièrement vulnérables face au dérèglement climatique, et risquent d’être exposées plus que d’autres à des conditions extrêmes, qui les rendront totalement inhabitables.

Moyen-Orient : une région bientôt « inhabitable » ?

En 2021, le record mondial de chaleur a été enregistré en Iran dans le désert de Lout avec 80,8 °C au niveau du sol. Mais, c’est tout le Moyen-Orient qui pourrait devenir « inhabitable » d’ici la fin du siècle si les températures continuent à grimper à ce rythme, préviennent les chercheurs.

Dans le Golfe persique, une quinzaine d’épisodes de chaleur et d’humidité ont récemment flirté avec la limite théorique de survie humaine, soit une « température humide » de 35 °C. Alors qu’entre 1986 et 2005, il faisait très chaud (30 °C la nuit et 46 °C la journée) pendant une durée moyenne d’environ 16 jours, ce chiffre pourrait être porté à 80 vers 2050 et plus de 100 vers 2100 dans tout le Moyen-Orient et en Afrique du Nord, prévient une étude parue en 2017 dans le journal Climatic Change. Des régions dont pourraient provenir des vagues de millions de réfugiés climatiques.

Caraïbes : des ouragans de plus en plus dévastateurs

Si le réchauffement ne semble pas entraîner une augmentation du nombre d’ouragans, leur intensité, elle, est de plus en plus élevée, avec des vents plus puissants et des précipitations plus importantes. Le dérèglement climatique a aussi tendance à « ralentir » les ouragans, qui stagnent plus longtemps en déversant des pluies diluviennes sur les terres. Selon une étude de 2020, le temps de dissipation des ouragans dans l’Atlantique Nord a été multiplié par deux au cours des cinquante dernières années.

La mer des Caraïbes et la Côte Est des Etats-Unis sont particulièrement exposées à ces phénomènes au fur et à mesure que l’Atlantique se réchauffe. On se souvient ainsi de l’ouragan Irma qui a dévasté les Antilles en 2017, ou de Katrina en 2005, considéré comme la tempête tropicale la plus coûteuse de l’histoire.

Espagne : un pays en voie de désertification

Des collines ravinées sans la moindre ombre où s’abriter, des torrents asséchés et des arbres poussiéreux au milieu de champs craquelés : la Côte d’Almeria, dans l’Est de l’Andalousie, fait déjà peur à voir l’été. En Espagne, la saison estivale dure déjà cinq semaines de plus que dans les années 1980 et d’ici à 2090, les deux tiers du pays pourraient être transformés en désert. Plus de 70 % des bassins hydrographiques sont en situation de stress hydrique.

Le réchauffement climatique est certes en cause, l’Espagne étant exposée à une hausse moyenne de température de 2,4 °C d’ici 2050 selon les prévisions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Mais, elle est aussi victime d’une gestion calamiteuse de ses ressources en eau, avec une agriculture intensive qui puise massivement dans les nappes phréatiques et une énorme pression touristique durant les mois d’été.

Shanghaï : bientôt submergée par les eaux ?

Shanghaï et ses 26 millions d’habitants auront-ils bientôt les pieds dans l’eau ? Selon le GIEC, la mégalopole chinoise fait partie des villes asiatiques les plus vulnérables aux inondations côtières à l’horizon 2070, avec une élévation du niveau de la mer de 2,6 millimètres par an, soit bien plus que la moyenne des autres régions du globe. La menace ne vient pas seulement de l’océan. La ville, située sur la rive sud de l’estuaire du Yangtsé, l’un des plus grands fleuves du monde, doit également faire face aux crues de plus en plus sévères de ce dernier. Si la montée du niveau marin concerne toutes les villes côtières, la Chine est la plus exposée. Selon l’institut de recherche Climate Central, 93 millions de Chinois vivant sur les côtes pourraient voir leur environnement englouti par les eaux d’ici à 2050.

Shanghaï sous les eaux.

Grèce : des incendies de forêt à répétition

Selon une étude du WWF, la Grèce est le pays européen le plus exposé au risque d’incendies. En juillet 2021, les flammes y ont dévoré plus de 100 000 hectares de forêt. En raison du changement climatique, les canicules à répétition et les vagues de chaleur sont appelées à se multiplier, à durer plus longtemps et à s’intensifier, selon les scientifiques.

« La canicule que nous avons vécue en 2021 est la plus longue que notre pays ait jamais connue », a confirmé le géophysicien, Christos Zerefos, à Al Jazeera. Or, la chaleur fait exploser les épines de pin qui contiennent de la résine hautement inflammable. « A l’avenir, le climat grec devrait ressembler à celui de la Libye », prévenait également l’expert, Michael Petrakis, à la télévision grecque. Moins de pluie, une végétation affaiblie et des températures records : le cocktail idéal pour l’apparition de feux.

Sibérie : la fonte du permafrost

Bien qu’il s’agisse habituellement d’un des endroits les plus froids de la planète, la Sibérie est aux premières loges pour constater les effets du changement climatique. Outre les incendies géants qui ravagent, chaque année, des centaines de milliers d’hectares de forêt boréale, le réchauffement de la région entraîne le dégel du permafrost et des tourbières. Or, la toundra russe agit comme un piège à CO2 : la fonte des glaces pourrait donc relâcher une quantité phénoménale de carbone dans l’atmosphère, accélérant encore le changement climatique.

Mais ce dégel a aussi de graves conséquences économiques : il cause des fissures dans les maisons et les routes, fait exploser les canalisations d’eau et de gaz. Une étude publiée en 2021 met ainsi en garde contre le risque de « désastre » sur les infrastructures en Arctique.

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