RUSSIE : QUELLE STRATÉGIE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

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Depuis 2014, la Russie affirme déjà son tempérament dans plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne. Quels sont les véritables objectifs de l’armée russe en Afrique ? Est-ce un nouveau colonialisme, une stratégie géopolitique et géoéconomique ou plutôt une manière d’intimider les pays occidentaux en affirmant clairement sa puissance militaire ?

Les relations entre l’Afrique et la Russie sont restées pendant de très longues années silencieuses. Elles ont commencé à prendre forme après la seconde guerre mondiale à partir de 1960 par l’ancien chef de l’Union Soviétique (Khrouchtchev). En effet, ce dernier en a vu une occasion en or pour y transporter l’idéologie du régime soviétique. Toutefois, d’après l’administration Khrouchtchev, l’Union Soviétique s’engage sur le vaste continent africain pour des raisons de solidarité, d’internationalisme et de développement des armées locales. Ce pays n’a donc jamais envisagé une forme d’expansion coloniale en Afrique subsaharienne. Néanmoins, après l’effondrement de l’Union Soviétique, le 26 décembre 1991, l’Afrique subsaharienne a soudainement disparu du collimateur soviétique. Ce changement de comportement cacherait-il des magouilles conspirationnistes à l’égard des pays africains ?

« Le début d’une nouvelle ère de coopération Russie-Afrique ». Voici les mots prononcés par l’ancien président de la Fédération russe, Dmitri Medvedev, à cette époque. Des termes pour qualifier le Sommet Russie-Afrique, qui est au jour d’aujourd’hui, le plus grand Sommet organisé par la Russie pour l’Afrique. Du 22 octobre au 25 octobre 2019, à Sotchi, avec la présence d’une cinquantaine de chefs d’Etat africains, la Russie de Vladimir Poutine tentera de renouer des liens avec le continent en mettant en avant des collaborations et plusieurs projets militaires (notre photo). La Russie se servirait-elle des pays africains pour montrer une fois de plus sa grande force militaire sur la sphère internationale ?

Le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, réélu en décembre 2020 affirme lors d’une interview ne pas avoir choisi cette guerre. « Heureusement avec l’aide de nos alliés, nous avons pu repousser l’offensive et libérer le corridor qui nous relie au Cameroun ». Voici les déclarations du président centrafricain. Avec la présence de la société privée de mercenaires, « Wagner » en Centrafrique, Faustin Archange Touadéra reste beaucoup critiqué par la population et par l’opposition, mais aussi, par la France qui monte en température en menaçant sérieusement de retirer son armée dans les pays africains où la société Wagner demeure. C’est le cas du Mali où on annonce l’arrivée, au moins, d’un millier de mercenaires russes de la société Wagner.

Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra à Sotchi en 2019 avec Vladimir Poutine.

C’est un moyen pour la France de faire pression sur beaucoup de pays africains surtout après son grand succès avec la mort du chef de l’EIGS, Adnan Abou Walid al-Sahraoui. Il est vrai qu’avec les Russes sur le terrain, la politique étrangère française est difficile à faire exercer. La Russie qui remplace la France en Afrique : est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ?

TEDGA Marc Aurélien (stagiaire)

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