SOMMET DE LA FRANCOPHONIE À KINSHASA DU 12 AU 14 OCTOBRE : Sassou a négocié une rencontre avec Hollande auprès de Kabila

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Les deux chefs d’Etat les plus géographiquement proches du monde, Denis Sassou Nguesso, du Congo-Brazzaville et Joseph Kabila de la République démocratique du Congo (RDC), ont (momentanément) enterré la hache de guerre, pour se rencontrer et échanger cordialement, à Oyo, village natal du dictateur de Brazzaville, en septembre 2012. Comme on peut le constater, il a finement évité Brazzaville, la capitale du Congo, qui abrite le général Faustin Munéné, un dangereux ex-mobutiste qui a juré de scalper Joseph Kabila qu’il pleuve ou qu’il neige en RDC. Ce gars-là est tranquillement hébergé par Sassou, de l’autre côté du fleuve. Pour que le séjour de Kabila ne soit pas hanté par cette présence féline, Sassou a choisi de le recevoir chez lui, au village, à Oyo. Là bas, le grand chef mbochi, éleveur à ses heures de détente, lui a offert trois vaches et un cheval, sortis droit de son ranch qu’entretiennent les Brésiliens prêtés par l’ancien président Inacio Lula da DilvaKabila aura donc du méchoui à offrir aux participants au Sommet de la Francophonie du 12 au 14 octobre 2012. Dans sa générosité toute mbochi, le tombeur du socialiste Pascal Lissouba a même offert que Brazzaville puisse abriter certains invités du Sommet quitte à leur faire traverser le fleuve Congo, tous les jours, à ses frais. Si Sassou n’avait pas « du sang sur les mains », on le croirait très bien intentionné. Mais qu’à cela ne tienne, Kabila étudierait sa proposition.

Sassou qui est tourmenté par le nouveau pouvoir rose en France, ne fait pas de telles offres pour rien. Le dictateur, qui vient de suspendre l’hebdomadaire, La voix du peuple, pendant neuf longs mois, et pourchasse son directeur pour l’emprisonner, juste parce qu’il a fait état de l’argent dépensé par son milliardaire de neveu Jean Jacques Bouya pour que le régime de Brazzaville noue de bonnes relations avec la rue de Solferino (siège du parti socialiste), aurait demandé en retour à Joseph Kabila (dans le cadre de leur politique du donnant-donnant) qu’il fasse tout pour qu’il puisse avoir un tête à tête, même de cour te durée, avec François Hollande, en marge du Sommet.

Le problème de Kabila est que la demande de Sassou n’est pas la seule sur son bureau de travail.

Les demandes d’audience d’autres chefs d’Etat ne font que s’empiler au point où on se demande à Kinshasa si c’est un Sommet bilatéral qui sera organisé. Tous ces chefs d’Etat franco-phones (pour le moment) recalés à l’Elysée font des pieds et des mains pour s’entretenir avec le président français en RDC. Même ceux qui ont déjà été reçus comme l’Ivoirien Alassane Ouattara. Allez donc savoir pour-quoi, se demande-t-on dans la capitale rdcongolaise. A Paris, dans certains milieux de l’opposition à Joseph Kabila, on pense que ce Sommet était une bonne occasion pour faire un pied de nez à ces chefs d’Etat en le séchant purement et simplement.

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