Plus de 150.000 morts. Plus de 12 millions de déplacés. Plus de 30 millions de Soudanais ont, aujourd’hui, besoin d’assistance d’urgence. Un viol de femme toutes les cinq minutes, parfois, sous les yeux de leurs enfants. Le Conseil danois pour les réfugiés alerte mais personne ne répond à la hauteur des défis. Que faire ?
La secrétaire générale du Conseil danois pour les réfugiés (DRC), Charlotte Slente, a indiqué après une visite sur le terrain que plus de la moitié de la population soudanaise avait besoin d’aide humanitaire, alors que la guerre opposant l’armée aux paramilitaires fait rage.
« Plus de 30 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire. Cela représente la moitié de la population du Soudan », a-t-elle déclaré, au retour d’un déplacement harassant à la frontière du Tchad avec le Darfour (Ouest), une zone qui a vu affluer ces derniers mois des réfugiés soudanais fuyant la guerre.
La population du Soudan était estimée à 50 millions d’habitants en 2024, selon la Banque mondiale. En s’emparant le 26 octobre de la ville d’El-Facher après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont parachevé leur contrôle sur le Darfour, vaste région en proie à de multiples massacres des femmes et des enfants. Le Soudan est le théâtre de « violations de toutes les lois humanitaires internationales, telles que massacres et violences sexuelles », a alerté Charlotte Slente. Le Tchad accueille un million et demi de réfugiés soudanais dont la plupart vivent dans des camps situés le long de la frontière entre les deux pays.
Elle a dénoncé une « inaction de la communauté internationale, qui s’est contentée de publier des communiqués ». « L’impact des déclarations sur les besoins humanitaires sur le terrain est très limité, et elles n’ont certainement pas réussi à mettre fin à la violence », a-t-elle déploré. Après la prise d’El-Facher, les combats se sont intensifiés dans la région de Kordofan, à l’Est du Darfour, où les informations faisant état d’atrocités contre des civils se multiplient.

« Il semble que ce conflit ne retienne l’attention internationale que maintenant, en raison des atrocités et des effusions de sang massives qui ont eu lieu à El-Facher, à tel point qu’elles sont visibles depuis l’espace » grâce aux images satellites, a-t-elle. Déclenchée en avril 2023, la guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et plongé le pays dans la plus grande crise humanitaire au monde, selon l’ONU.
Le général al-Burhane a ses soutiens dont on peut citer l’Egypte voisine, mais aussi, la Russie. Son rival, le général, Hemedti, jadis son allié, a, comme principal soutien, les Emirats arabes unis. Les Etats-Unis sont neutres mais ne font pression sur aucun des deux camps pour venir à la table des négociations. A cette allure, rien ne sera réglé avant le départ de Donald Trump de la Maison Blanche dans trois ans. Lui qui ambitionne de recevoir le Prix Nobel de la Paix comme son prédécesseur Barack Obama.





