UNIVERSITES FRANCAISES : Les étudiants africains à la traîne regardent certainement ailleurs

Date

Le continent africain, dans son ensemble, est plus ou moins bien représenté au niveau de l’ensemble des étudiants étrangers, toutes provenances confondues, encore qu’il y a une vingtaine d’années, la place des étudiants africains était bien meilleure qu’aujourd’hui. Selon les données de Campus France (dont le rôle est de vendre la destination France), pour l’année scolaire 2021-2022, plus de 400 000 étudiants dans les universités françaises venaient de l’étranger, Union européenne incluse. Parmi eux, ils étaient plus de 100 000, soit, plus d’un quart, à venir du continent africain.

Mais, là, s’arrête la comparaison qui est faite. Car si on l’affine, elle montre une disparité cruelle qui fait apparaître, soit, la désaffection des étudiants africains candidats aux études en France, soit, le refus des universités françaises de les accueillir. Les deux hypothèses sont valables, mais, la première est la conséquence directe de la deuxième. On l’a vu avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui a saccagé tout le pays en déstabilisant son système universitaire. De milliers d’étudiants africains ont dû comme leurs camarades européens, quitter l’Ukraine pour aller à l’étranger où ils pouvaient être accueillis. Mais, ceux des étudiants africains qui choisissaient de venir en France grâce à l’absence du barrage de la langue, étaient, presque, systématiquement, refusés dans les universités françaises sollicitées. Même le Quai d’Orsay n’y a rien pu faire, encore moins, la Francophonie. Voilà les réalités que semble cacher Campus France. Ce dernier a entre autres été créé pour corriger une telle situation car le barrage du visa dans les consulats français en Afrique, est un sérieux frein pour tout Africain francophone qui ambitionne de poursuivre son cursus studiorum en France.

L’analyse des 100.000 étudiants africains dans les universités françaises en 2021-2022 fait ressortir six pays africains dans le top 10 des nations les plus représentées sur les bancs des universités en France. Il s’agit par nombre d’étudiants du Maroc, de l’Algérie, du Sénégal, de la Tunisie, de la Côte d’Ivoire et du Cameroun. Dans ce palmarès, le Maghreb se taille la part du lion en monopolisant les premières places, avec en tête le Maroc. En effet, les étudiants chérifiens (qui disposent d’un enseignement supérieur performant dans leur pays) étaient plus de 40 000 dans l’enseignement supérieur français l’année dernière, représentant à eux-seuls plus, de 10 % de la totalité des étudiants étrangers en France.

L’Algérie suit derrière, avec 31 000 représentants. Le Sénégal lui se classe cinquième, suivi de la Tunisie. Viennent, ensuite, la Côte d’Ivoire, en huitième place, et le Cameroun qui ferme ce top 10.

Pour tous ces pays, ces chiffres sont en légère augmentation depuis 2016. Si l’augmentation avait ralenti lors de la crise du Covid-19 en 2020, elle a depuis repris sa progression. Et nul doute qu’avec la piteuse image de la France en Afrique, Campus France devra déployer, durant toute l’année, des actions médiatiques, publicitaires et diplomatiques, pour pousser les étudiants africains à choisir la France quand ils ont la possibilité d’aller dans plusieurs systèmes universitaires.

Avant, tous les ¾ des étudiants africains francophones cherchaient à venir en France. Aujourd’hui, ils lorgnent du côté du Canada, de la Chine, de la Turquie, des Etats-Unis, de l’Angleterre, de la Belgique et du Maroc, sans oublier, la Russie, l’Afrique du Sud, etc. Il a fallu que l’Ukraine soit bombardée avec comme conséquence la fermeture des universités de Kiev et d’autres grandes villes, pour se rendre compte que les dizaines de milliers d’Africains y étudiaient.

Envie d’accéder aux contenus réservés aux abonnés ?

More
articles

×
×

Panier