ZIMBABWE : Camarade Bob en grande difficulté économique mais pas seul

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Le Zimbabwe a tourné au ralenti, ce mercredi, 6 juillet, après un appel à la grève générale lancé par la société civile. C’est un signe supplémentaire du climat de défiance contre le président, Robert Mugabe (notre photo avec son homologue chinois Xi Jinping à Harare en décembre 2015), qui cherche à développer les relations économiques soutenues avec le partenaire chinois. Visiblement, sans grand succès, pour le moment, où plus exactement, les retombées de celles-ci ne sont pas encore perceptibles dans le panier de la ménagère.

Cette grève fait suite à plusieurs jours de manifestations, notamment, de la part des fonctionnaires, qui n’ont pas reçu de salaires au mois de juin, faute de liquidités. Seuls les militaires et les agents de la police et de la sécurité, ont été, normalement, payés.

Les autres fonctionnaires ont, seulement, reçu une avance sur salaire de 100 dollars. Une première dans le pays.

Au moins, 80% du budget de l’Etat zimbabwéen est dépensé dans le salaire des fonctionnaires, selon le gouvernement, alors que 90% de la population n’a pas d’emploi formel.

Mercredi, 6 juillet, les rues étaient plus vides que d’ordinaire dans la capitale zimbabwéenne en raison de cet appel à la grève, manifestement, suivi.
Faute d’enseignants, les enfants n’étaient pas, non plus, à l’école, ce mercredi.

Dans le Sud-Est du pays, dans la ville de Masvingo, la police a dispersé des manifestants qui bloquaient des rues avec des pneus en feu.
Les communications téléphoniques, y compris, Internet et le service de messagerie Whatsapp, fonctionnaient, assez mal, dans le pays, mais, les autorités ont nié être à l’origine du dysfonctionnement.
Profitant de cette mauvaise passe que traverse l’économie, certains commentateurs hostiles à la personne de Robert Mugabe en profitent pour lui adresser toutes sortes de critiques. Si c’est vrai que « Camarade Bob » du haut de ses 92 ans tient, toujours d’une main de fer, le Zimbabwe, il faut noter que d’autres pays africains connaissent, exactement, la même situation difficile. Par exemple, le Congo-Brazzaville et le Gabon, qui sont deux pays pétroliers très peu peuplés, sont, aussi, dans le rouge.

Au Congo-Brazzaville, beaucoup de sociétés mettent la clé sous le paillasson (ou licencient massivement les employés), surtout, dans la zone de Pointe-Noire, à cause du prix du baril qui ne leur permet plus de tenir, tandis que les retards de salaires commencent à toucher certains fonctionnaires du secteur de la santé et de l’éducation, hormis, les retraités et les étudiants boursiers de l’étranger dont ceux envoyés à Cuba qui ne perçoivent rien depuis 6 mois. Plusieurs boursiers congolais à Cuba (qui ne reçoivent rien de leurs parents non plus) ne survivent que grâce à la quête organisée par des Cubains. Autre signe de difficulté : les comptes bancaires de l’ambassade du Congo, en France, sont actuellement saisis par des créanciers tandis que l’ambassade du Congo-Brazzaville à Abidjan a dû déménager ses locaux faute de pouvoir honorer son loyer.

Au Gabon, les salaires des fonctionnaires des ambassades accusent plusieurs mois de retard. Dans certaines chancelleries, même internet est suspendu faute de paiement. Les boursiers de l’étranger ne perçoivent rien, non plus, depuis plusieurs mois. Ceux des boursiers du Gabon venaient, il y a quelques jours, seulement, de percevoir leur dû de l’année académique 2014-2015 (élection présidentielle oblige). Les salaires des supplétifs de l’administration territoriale (chefs de quartier, chefs de canton, etc.) ne sont pas payés depuis plus de neuf mois.

Bref, le Zimbabwe qui n’a ni pétrole ni gaz et qui est plus peuplé que le Congo-Brazzaville et le Gabon réunis, peut-on dire, ne s’en sort pas si mal car, ce n’est qu’une partie de fonctionnaires qui n’a rien perçu en juin.

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