20 MARS 2016 : Sénégalais et Congolais invités à faire le bon choix

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Pour les Sénégalais, le référendum pour la révision constitutionnelle que propose le président, Macky Sall, est un rendez-vous important. Sur son compte facebook, il donne les raisons de ce choix :

«J’ai proposé une révision constitutionnelle qui renforce la démocratie et l’état de droit, j’ai surtout proposé des mécanismes pour la stabilité de nos institutions. De nombreuses crises notées, en Afrique, sont provoquées par la volonté de rester le plus longtemps au pouvoir, concentré entre les mains d’un président de la République qui est un véritable monarque. En réduisant les pouvoirs du président de la République, en verrouillant désormais la durée et le nombre de mandats du président de la République, le projet de révision de la Constitution neutralise des sources de conflit et apporte un nouveau souffle à notre démocratie. C’est avec ce même souci d’éviter à notre pays des crises humainement et économiquement coûteuses que j’ai également proposé la constitutionnalisation du droit imprescriptible des populations sur le patrimoine foncier et les ressources naturelles ainsi que leur droit à un environnement sain.

L’équité entre citoyens sénégalais et l’exigence d’une démocratie inclusive, justifie la possibilité des candidatures indépendantes à tous les types d’élection, l’élection des députés de la diaspora sénégalaise et le statut de l’opposition et de son Chef.

L’objectif est de fortifier nos institutions, de conforter l’état de droit et de poursuivre la modernisation de notre système démocratique. Voilà pourquoi j’appelle tous les Sénégalais à répondre, ensemble, à l’appel du pays, à l’appel de l’histoire et de l’avenir en votant, massivement, OUI, le 20 mars prochain ». Signé Macky Sall.

Le même 20 mars, au Congo-Brazzaville, neuf candidats vont croiser le fer pour se faire élire, président de la République, pour cinq ans. Après avoir passé, déjà, 32 ans au pouvoir, Denis Sassou Nguesso, bien que très très fatigué, et malade, veut rempiler, pour cinq ans. Voire, pour deux autres mandats, plus tard. Ce qui est beaucoup trop. Il devrait se reposer, dès maintenant.

Face à lui, se dressent huit candidats dont une femme. Chacun y va de son programme. Mais, au delà de toutes ces promesses de campagne qui n’engagent que ceux qui y croient, on attire l’attention sur les propositions de la seule femme, candidate à cette présidentielle : Claudine Munari.

La soixantaine, elle est reconnue par ses compatriotes comme étant intelligente, courageuse et déterminée. Son candidat, le professeur, Pascal Lissouba, avec qui elle fit campagne, dans tout le Congo, en 1992, devint président de la République. Il lui confia, sans hésiter, la direction de son cabinet alors qu’elle n’était âgée que de 39 ans. Avec Pascaline Bongo Ondimba, au Gabon, devenue, à son tour, directrice de cabinet du chef de l’Etat du Gabon, en 1994, Claudine Munari était la seule femme, au monde, à occuper ce poste stratégique. L’actuelle présidente du Brésil, Dilma Rousseff, n’étant devenue directrice de cabinet du président, Luiz Inacio Lula da Silva, qu’en juin 2005, et ce jusqu’au moment où elle brigua la succession de Lula, dès mars 2010, on peut dire que Claudine Munari a le mérite d’avoir ouvert, aux femmes, cette voie, jadis, réservée aux seuls hommes.

Députée pendant dix ans (de 2002 à 2012), elle a été nommée ministre du Commerce et des Approvisionnements, en 2009, dans le gouvernement du président, Denis Sassou Nguesso, avec qui elle entretient des relations courtoises. Le président Sassou, affirme-t-elle, l’a toujours soutenue dans l’exercice de ses fonctions dans le gouvernement.

Seule femme à quitter ce même gouvernement, en 2015, elle n’était plus d’accord avec le président qui avait décidé de modifier la constitution pour mourir au pouvoir. Sans hésiter, elle a rejoint l’opposition.

Après avoir co-fondé l’UPADS avec Pascal Lissouba et d’autres, elle a claqué la porte de ce parti, à cause de ses divisions internes, et a créé le MUST (Mouvement pour l’Unité, la Solidarité et le Travail). Tout un programme. Cela ne l’empêche pas d’entretenir de très bonnes relations avec le patron de l’UPADS, lui aussi, candidat à la présidentielle, Pascal Tsaty Mabiala.

Au sein de l’opposition, la modération de son propos arrange tout le monde. Toujours conciliante, elle sait faire avancer les idées. C’est elle qui a fait adopter la Charte avec les quatre autres grands candidats de l’opposition (André Okombi Salissa, Pascal Tsaty Mabiala, Guy Brice Parfait Kolelas, Jean Marie Michel Mokoko), prônant le ralliement des quatre autres candidats en faveur de celui d’entre eux qui sera admis au deuxième tour.

Mère et grand-mère, elle déclare vouloir « être la mère de la nation », comme la surnomment, affectueusement, les Congolais et les Congolaises.

Son programme se décline en douze chantiers (afriqueeducation.com du 17 mars à 21h18) qui balaient tous les secteurs de la vie congolaise, avec un accent particulier mis sur la jeunesse et la femme.

C’est la première fois que les Congolais seront appelés à envisager une femme comme solution à leurs querelles du pouvoir. Les femmes qui font la moitié du corps électoral devraient en être fières en portant leur choix, massivement, vers une femme (comme elles), qui va (enfin) les mettre au centre des préoccupations dans le pays. C’est une chance historique à saisir. Si elles la ratent, elle ne se reproduira pas avant, au moins, une génération.

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