CENTRAFRIQUE : Faustin-Archange Touadéra et Mahamat Idriss Déby Itno se coalisent pour la paix dans le pays

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Faustin Archange Touadéra est en route pour un troisième mandat consécutif. Après avoir modifié la Constitution de la Centrafrique pour prolonger son bail à la tête de l’Etat, et fait taire les armes chez lui, il est difficile d’imaginer qui pourrait contrarier les plans de l’actuel président. Surtout avec toutes les difficultés qu’il aura eues pour ramener la paix dans son territoire, et aussi, avec son homologue du Tchad, le président, Mahamat Idriss Déby Itno (MIDI).

Donné perdant pour avoir subi (par la décision du président François Hollande) le départ des soldats français, ainsi que, leur remplacement, plus tard, dans le pays, par les forces russes, Faustin Archange Touadéra voit finalement son pari se réaliser. Le contexte géopolitique de 2022, année du retrait des Français, interdisant toute cohabitation armée entre Paris et Moscou. Le leader centrafricain doit cet accomplissement au Tchad, qui s’est porté garant du processus de réintégration des rebelles au régime de Bangui, instauré en 2019.

N’étant pas pro-russe, et ce malgré un éloignement observé avec Paris, N’Djamena a accepté la main tendue par Bangui, qui sollicitait, depuis un moment, la signature d’accords de défense pour sécuriser leur frontière commune. Leur sous-région est souvent le théâtre d’attaques de groupes terroristes dont Boko Haram, qui a infligé de lourdes pertes à l’armée tchadienne fin 2024, scellant aux yeux de MIDI l’adhésion du Tchad à la Force multinationale mixte (FMM).

Les pays membres de la Force multinationale mixte.

Cette coopération sécuritaire tchado-centrafricaine montre ainsi qu’il est possible de trouver des solutions afro-africaines aux problèmes d’insécurité en Afrique. En effet, il faut rappeler que les forces rwandaises et russes qui sont aux côtés de l’armée centrafricaine ne prenaient pas part au conflit dans les zones de combat. Les Rwandais opérant dans le cadre de la MINUSCA, et les Russes pour la protection de Faustin-Archange Touadéra.

Bien que le retour de la paix en République de Centrafrique semble encore fragile, le plus dur a déjà été fait, à savoir, convaincre les principaux rebelles de remettre symboliquement leurs armes. Après de longues années de conflit interne, les Centrafricains peuvent, d’ores et déjà, entrevoir un futur dans la stabilité, sans laquelle le développement, ni l’amélioration des conditions de vie n’est pas possible.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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