ETAT DE PALESTINE : Reconnaissance de la France prévue en septembre (un bon point pour Macron)

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Une décision qui « récompense la terreur », déplore Netanyahou. C’est l’hôpital qui se moque de la charité. Car qui est plus terroriste que Netanyahu ? En effet, la place du premier ministre israélien, c’est dans une prison de la CPI après avoir tué près de 60.000 Palestiniens en près de deux ans de massacres sauvages sur Gaza dont les ¾ sont sur les femmes et les enfants. N’ayant plus de cibles à bombarder car son armée a tout détruit, Netanyahu a ordonné le blocus alimentaire pour affamer la population palestinienne. Si le Dieu évoqué dans la Bible est le Dieu d’Israël, il s’occupera, lui-même, de Netanyahu.

C’est dans ce contexte que le président de la République française a décidé de reconnaître l’Etat de Palestine. Une Palestine défigurée par l’armée de Netanyahu, qui affiche une mine hideuse et très laide à regarder.  

Dans un courrier adressé, le 24 juillet, à Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, Emmanuel Macron confirme que « la France procédera à la pleine reconnaissance de la Palestine comme Etat lorsqu’[il se rendra] à l’Assemblée générale des Nations-Unies, en septembre prochain ». Le chef de l’Etat justifie sa décision : « Vous avez condamné les attaques terroristes du 7 octobre 2023 et appelé à la libération immédiate des otages détenus par le Hamas, prôné [son] désarmement et son retrait de la gouvernance de Gaza ».  Dans un commentaire accompagnant la publication, sur X, de cette lettre, il s’assure « fidèle à [l’]engagement historique [de la France] pour une paix juste et durable au Proche-Orient » et l’affirme : « Il n’y a pas d’alternative », avant de conclure : « Nous gagnerons la paix. » Voilà le Macron qu’on aime, qui remet la place de la France au centre du jeu, sans parti-pris, et qui a toujours été sa politique de neutralité au Moyen-Orient. Et non celle de l’alignement derrière les Etats-Unis et les sionistes.

Emmanuel Macron accueilli par Mahmoud Abbas en octobre 2023 en Palestine.

Ce séisme sur la scène internationale n’a pas manqué de provoquer de vives réactions. Mahmoud Abbas, qui commande aux destinées de la Palestine depuis 2005, après le décès de Yasser Arafat, a salué « une victoire pour la cause palestinienne ».

Le Hamas de son côté que Netanyahu (dans sa violence verbale habituelle) jurait d’éradiquer et d’effacer totalement de la carte en seulement deux mois, une déclaration visiblement hâtive, a, de son côté, déclaré que c’est « une étape positive dans la bonne direction pour rendre justice à notre peuple palestinien opprimé et soutenir son droit légitime à l’autodétermination ».

Dans les pays arabes, l’heure est à la satisfaction : « Le Royaume salue cette décision historique qui réaffirme le consensus de la communauté internationale sur le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à l’établissement d’un Etat indépendant sur les frontières de 1967 », s’est réjoui le ministre des Affaires étrangères saoudien, alors que son homologue jordanien évoque « une étape importante dans la lutte contre les efforts visant à nier le droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination et à la création d’un Etat indépendant et souverain sur son sol national ».

Madiba accueilli triomphalement par Yasser Arafat en Palestine en 1999.

Réaction prévisible, Israël ne décolère pas. Une reconnaissance qui « récompense la terreur », a déclaré le premier ministre, Benyamin Netanyahu, qui avertit : « Soyons clairs : les Palestiniens ne cherchent pas à obtenir un Etat aux côtés d’Israël, ils cherchent un Etat à la place d’Israël. », tandis que son ambassadeur en France a déploré une « erreur historique » de la France. Alliés historiques d’Israël, et fauteurs de désordre aux côtés du gouvernement israélien d’extrême-droite, les Etats-Unis ont critiqué, par la voix du secrétaire d’Etat américain Marco Rubio, « un camouflet pour les victimes du 7 octobre ». Le président américain, Donald Trump, jamais avare de formules lapidaires, est même allé jusqu’à railler  le président français en des termes très peu corrects : « C’est un bon gars, mais ce qu’il dit n’a pas d’importance. ». La vieillesse n’a pas réussi à bonifier Donald Trump. C’est comme s’il voulait conduire le monde dans une troisième guerre mondiale avant de prendre définitivement sa retraite politique qui n’est plus très loin.

En Afrique, on jubile naturellement. C’est en Algérie qu’a été posée la base fondatrice d’un Etat palestinien. C’était le 15 novembre 1988. Alors en exil à Alger, Yasser Arafat, le chef historique de la lutte palestinienne, proclamait l’indépendance de la Palestine, entraînant une première vague de reconnaissance. Le jour même, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, ainsi que, le Sahara Occidental, la République arabe sahraouie – elle-même engagée dans un processus de reconnaissance de son indépendance vis-à-vis du Maroc -, reconnaissaient un Etat palestinien. Madagascar ou la Zambie avaient suivi, le lendemain.

Entre Yasser et Nelson, l’amitié était sans calcul.

En un moins d’un an, la Palestine a été reconnue par la grande majorité des pays du continent, au point d’avoir même, aujourd’hui, un siège comme Etat observateur au sein de l’Union africaine, à Addis Abeba. L’organisation continentale traite l’Etat palestinien avec sympathie.

L’Afrique du Sud, elle, a rejoint le train en 1995, après l’élection de Nelson Mandela. Le premier président noir du pays a été un grand soutien de la cause palestinienne : Il s’était rendu en visite, à Gaza, en 1999.

Depuis 1948, toutes les résolutions des Nations-Unies évoquent une solution à deux Etats. Les deux tiers des Etats membres de l’ONU reconnaissent l’Etat palestinien. (148 pays sur 193) La France sera le premier pays membre du G7 à emboîter le pas aux autres.

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