Le général-président, Assimi Goïta, a donné la version officielle de cette tentative de coup d’état dont le but était de renverser son régime. Nous reproduisons intégralement ses propos.

« Je demande à mes frères et sœurs maliens d’éviter ou d’essayer de nous déstabiliser. Si on voulait la belle vie ou l’argent ou le pouvoir pour le pouvoir, on allait accepter les offres mirifiques des Occidentaux ».

« On était au courant de tout (le projet de coup d’état) depuis le début et cela faisait 3 mois qu’on suivait, étape par étape, chaque personne infiltrée ou qui avait sa bouche dans cette affaire de renversement du pouvoir. Ce que nous n’avons pas compris… Le pays a tout fait pour Nèma Sagara (la seule générale femme des Forces armées maliennes, ndlr) : Grade, Gloire, Respect. Le pays a tout fait pour Abbas Dembélé : Grade, Gloire, Respect. Il avait même une nouvelle nomination qui l’attendait ».

« Pour les autres, je n’en parlerai pas car ce sont ces deux noms que les gens remarqueront plus. Je ne peux pas comprendre que des hauts cadres du Mali vont avoir la force de faire confiance à des gens comme Malick Konaté, Serge Daniel, qui ont été chargés de se déplacer discrètement dans des pays voisins et manipuler des cadres du Mali. En passant les informations de bouche à oreilles. Ils étaient les plus informés et pensaient que ce coup d’état n’allait pas rater ».

« Ces derniers temps, l’OTAN s’est installée à la frontière Sénégal/Mali, à la frontière Côte d’Ivoire /Mali, à la frontière Guinée /Mali. Si ce coup d’état avait réussi, ce sont ces gens de l’OTAN qui allaient attaquer nos partenaires russes à l’intérieur du Mali. Et le pays voisin qui organisera ses élections bientôt était très content parce que lorsque le coup d’état allait réussir, il n’aurait pas d’élections chez le voisin et il serait président directement ». 

« Nous, on était informé de tout et on observait car ni Niema Sagara, ni Abbas ou les autres étaient capables d’aider les Occidentaux à nous renverser, on ne pouvait ni croire, ni imaginer cela. C’est pourquoi quand ils ont appris que Nema Sagara a été appelé pour des interrogations avant notre arrivée, Nema Sagara les avait informés et supprimé toutes les preuves. Malheureusement, pour eux, on a pu restaurer toutes les données. Nous avons gardé l’information secrète afin de vérifier les sources. Malheureusement, eux-mêmes ont partagé les informations avant nous. Et ils ont commencé à citer des noms. Une preuve qui montre qu’ils ne sont pas du tout professionnels. Ils se sont dit qu’en publiant ces informations, il y aura des révoltes dans nos camps militaires. Ils ont oublié que les éléments sur le terrain n’avaient aucun trouble. Ni à la gendarmerie, ni ailleurs ».

« Nous avions une liste et Abbas était dans la liste mais nous n’avons pas appelé Abbas brusquement. Il fallait qu’on soit sûr. Ensuite, avant qu’on aille chercher Abbas, ils ont mis sur les réseaux sociaux qu’Abbas a été arrêté. Au même moment, on a tracé  la personne qui les a informés et on l’a arrêté. Il est dans la liste de ceux que vous avez vu à la télévision ».

« Soyez sûre d’une chose. Il y a des noms qu’ils ont cités. C’était juste pour que le peuple se soulève. Sinon ils ne sont pas avec eux. Nous, on connaissait déjà les coupables et on voulait juste être sûr à 100% ».

« Je pense que c’est quand on est maudit qu’on peut avoir ou mériter une fin comme pour eux vraiment. Mais mon peuple reste soudé. Je ne sais pas pourquoi un coup d’état ? On sait tous que même si, nous, on tombe, aucun pays occidental ne respectera le Malien lambda jusqu’à la mort. Le peuple a décidé de suivre la vérité. En disant ce que l’homme blanc ne voulait pas entendre. En le traitant comme il le mérite. En nous suivant. En chassant les pensées des Occidentaux. Avec une fierté, et aujourd’hui, vous voulez nous renverser pour ces Occidentaux et pour que le peuple souffre ? Quelle déception de votre part ! Nous sommes l’AES (Alliance des Etats du Sahel qui compte le Mali, le Niger et le Burkina Faso). Pour nous faire tomber, il faudra faire tomber les 3 pays et leur peuple.Vive la liberté ! » (Propos du général 5 étoiles, Assimi Goïta, chef de l’Etat du Mali, pour expliquer la façon dont le coup d’état allait se faire et comment le Mali allait être déstabilisé).